Créer un milieu de vie autour du Marché 440

Au cœur de Laval, entre les autoroutes 15 et 117, s’étend le Marché 440. Ayant ouvert ses portes en 1983, il fêtera bientôt ses 40 ans d’existence. Un tout nouveau projet souhaite voir le jour à même ses installations : L’Aparté au Marché. « On veut créer un milieu de vie autour du marché, qui demeurera le cœur du projet immobilier. Nos clients, les citoyens et ceux qui viendront s’installer ici auront accès à des parcs, une garderie, une clinique médicale, tout en profitant de bornes de vélopartage et d’autopartage », explique Alexandra Rizzuto, présidente du marché.

L’organisation compte rendre son stationnement de 1000 places complètement souterrain et végétaliser tout ce qui se retrouve à l’extérieur des bâtiments. De plus, sur le terrain actuel du marché, mesurant 600 000 pieds carrés, elle planifie construire 1250 unités de condominium dans une optique de développement durable. Les tours se trouvant déjà à proximité du secteur pourront, elles aussi, tirer avantage des futurs services offerts, espère Alexandra Rizzuto. « Notre but, c’est de boucler la boucle, c’est d’offrir aussi à ces tours des trottoirs pour que les résidents puissent venir au marché à pied ou encore aller au théâtre qui sera sur place et dans les espaces culturels et artistiques qu’on veut construire. » Des zones tampons végétalisées, séparant l’autoroute 440 et le milieu urbain, s’intègrent aussi au plan du projet.

Les chefs d’orchestre derrière ce rêve l’ont présenté en conférence de presse le 23 juin dernier, espérant que s’amorce sa phase 1 en 2023. Leurs plans se butent par contre à un enjeu de taille. Le Marché 440 profite depuis 2012 d’une mixité de zonage, soit industriel et résidentiel. Toutefois, la Ville de Laval envisage de changer cette situation, la santé publique jugeant préférable de ne pas construire des résidences à proximité des autoroutes. Le Marché 440 s’est allié aux architectes de Provencher_Roy dans l’élaboration de son projet. Selon Alexandra Rizzuto, la firme respecte toutes les recommandations de la santé publique concernant le dégagement de l’autoroute. L’équipe ne perd donc pas espoir de voir son projet se réaliser, sans toutefois savoir quand la Ville de Laval rendra sa décision.

En attendant, les instigateurs continuent de s’activer, ayant dévoilé leurs plans et ayant déjà été contactés par divers partenaires potentiels, comme le collège Montmorency, qui souhaiterait peut-être organiser ses cours d’agriculture urbaine sur le terrain, ou encore Culture Laval, très heureux que des espaces artistiques et culturels soient inclus dans le projet. S’articulant autour du développement durable, ce dernier est en symbiose avec le nouveau code de l’urbanisme de la Ville. À cet effet, il a pu bénéficier des conseils du président de l’Ordre des urbanistes du Québec, Sylvain Gariépy, et de ceux de l’architecte responsable du projet de Provencher_Roy, Sonia Gagné. À la clé, recyclage du ruissellement, matériaux recyclés, murs et toits verts, entre autres. « Mon père [Jean Rizzuto, président du conseil] avait une vision pour les 40 premières années du marché. Avec l’Aparté au Marché, j’ai une vision pour les 40 prochaines », termine Alexandra Rizzuto. Est-ce que son rêve deviendra réalité? À Laval de décider.