L’imposant projet culturel entamé depuis plusieurs mois déjà progresse en respect de son calendrier au sein de la Ville de Québec.
Conceptualisé afin d’accueillir des oeuvres artistiques multidisciplinaires, Le Diamant se veut un futur espace d’arts scéniques qui formera la pierre angulaire architecturale de la Place d’Youville. L’enveloppe prévue de 54 millions de dollars va combiner, dans son résultat final, la conservation patrimoniale et l’intégration d’une forme vitrée rappelant celle d’un diamant.
Une section considérable de la devanture de l’ancien YMCA conservera son cachet originel. Cette portion épargnée était précédemment enclavée par le Cinéma de Paris qui a été déconstruit au printemps dernier. L’empreinte au sol qui s’en est libérée s’est rapidement fait excaver pour ériger la partie moderne du bâtiment. Les opérations plutôt complexes de coulage s’étaleront encore sur quelques semaines puisque, pour des raisons acoustiques et visuelles, la quasi-entièreté de la structure sera composée de béton.
« Pour faciliter l’intégration physique du projet, de l’acier inoxydable rappelant des motifs de tôle à la canadienne recouvrira des bribes de la coquille. Des sections de béton préfabriquées avec un procédé de photogravure seront également intégrées », rapporte Marie-Chantal Croft, associée chez Coarchitecture. En raison de sa fonction artistique, la portion destinée à la cage de scène sera entièrement fermée. « Pour agrémenter la vue extérieure de cette façade, de fausses fenêtres en gravure s’étaleront tel un jeu de vitrine. Il s’agit d’une caractéristique unique dans la Capitale-Nationale », ajoute celle qui est également chargée de ce projet qui se déroule en lot de gérance.
Les entrées situées sur les rues Saint-Jean et des Glacis sont destinées à être assombries et réfléchissantes, rappelant la mise en abime que l’on retrouve dans l’univers théâtral. En hauteur, la mansarde qui surplombait la section patrimoniale du YMCA sera reconstituée avec l’utilisation d’ardoise et de cuivre étamé. Toujours au faîte, un large atrium augmentera naturellement la luminosité.
L’enveloppe, une fois fermée, dévoilera un fini intérieur laissé au béton structural. Les plans de l’infrastructure notent toutefois, au plafond de la salle des spectacles, des fermes de toit métalliques en acier afin de soutenir l’équipement approprié. « Une coupe franche est prévue entre les cachets moderne et patrimonial », affirme Marie-Chantal Croft, concernant la dichotomie recherchée entre les styles.
Un marquage, aux planchers et aux plafonds restitués, remémorera les désormais inexistantes divisions de la section séculaire. Quelques caractéristiques notables du théâtre sont à souligner, tels le style épuré, les foyers installés en périphérie, ainsi que la présence de l’escalier monumental recouvert de bois. Cette dernière pièce est le fruit des efforts conjugués des concepteurs afin de créer une atmosphère chaleureuse par les teintes naturelles.
L’aspect conceptuel général veut montrer le rayonnement de son créateur Robert Lepage et d’Ex Machina, en plus d’évoquer la trame historique du Vieux-Québec. Le consortium Coarchitecture, Atelier In Situ et Jacques Plante Architecte est à la conception. Le rôle de gérant de construction est attribué à Pomerleau, tandis que Tetra Tech est responsable de la structure, Trizart de la scénographie, WSP de l’acoustique. Dupras Ledoux, en consortium avec Ambioner, apportera son expertise en ce qui a trait aux éléments mécaniques et électriques.
Cet article est paru dans l’édition du jeudi le 4 janvier 2018 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.