Afin d’offrir un environnement fonctionnel, les urgences et les soins intensifs seront regroupés sur un même plancher à l’Hôpital de Gaspé.
Pour ce faire, l’établissement de 15 000 mètres carrés (m2) se verra greffer une nouvelle construction de 2 200 m2 sur trois niveaux. Le projet, dont les couts de construction sont de 24,7 millions de dollars, inclut l’optimisation des services de proximité, à savoir les archives, la radiologie et le bloc opératoire.
Directeur adjoint des services techniques du CISSS de la Gaspésie, Harris Cloutier rappelle que ce projet était discuté depuis une vingtaine d’années et que son plan directeur a finalement été autorisé en 2016. « Les soins intensifs étaient vétustes et nécessitaient une mise à niveau, conforme au guide d’aménagement ministériel, dit-il. La conception des circulations en termes d’efficacité et d’efficience devait également respecter certains critères. »
Le programme fonctionnel et technique devait notamment assurer la ségrégation des circulations internes. Deux ascenseurs sont donc prévus, l’un public, l’autre pour les services cliniques et logistiques. Afin d’améliorer la fonctionnalité des usages, le projet devait aussi rapprocher les urgences et les soins intensifs, qui jusque-là se trouvaient respectivement aux 2e et 7e étages. Ces unités accapareront ensemble tout le rez-de-chaussée, soit 1 500 m2.
Le sous-sol logera pour sa part les installations mécaniques et électriques, tandis que le dernier niveau accueillera des salles de réunion et de formation clinique. Ces locaux n’occuperont toutefois que 202 m2. « Le bâtiment a été conçu afin de permettre son éventuel agrandissement, signale Harris Cloutier. La structure a donc été pensée pour accueillir un étage supplémentaire, la mécanique du bâtiment aussi. »
Il ajoute que le projet se démarquera sur le plan de l’efficacité environnementale, sans toutefois briguer de certification à cet égard. Les architectes Proulx et Savard en consortium, qui signent les plans et devis, ont notamment prescrit une toiture blanche et misé sur une fenestration généreuse pour maximiser l’éclairage naturel et les gains thermiques.
Quant à la consommation énergétique du bâtiment, elle devrait dépasser de 27 pour cent les exigences du Code national de l’énergie pour les bâtiments (CNÉB 2011). Pour atteindre cette cible, plusieurs mesures sont préconisées, dont un refroidisseur aérothermique, une roue thermique pour récupérer la chaleur de l’air exfiltré ainsi que des pompes et des ventilateurs à débit variable. « En tout, ces mesures permettront d’économiser 270 000 kilowattheures, soit environ 20 000 dollars par année », précise le gestionnaire.
Le bâtiment, qui sera érigé dans le secteur nord-ouest de l’établissement, se distinguera par son langage architectural contemporain et son parement de céramique et d’aluminium. L’entrée des urgences sera par ailleurs signalée par une vaste marquise et protégée des vents dominants par un écran de verre sérigraphié. Enfin, les nouvelles urgences permettront d’accueillir six civières, une salle de réanimation et une salle d’isolement à pression négative. On y retrouvera en outre une salle de chirurgie mineure, cinq salles d’examen et une chambre d’isolement en santé mentale.
« Comme il s’agit d’une construction d’hiver, l’entrepreneur LFG Construction a dû prendre des précautions particulières pour assurer le mûrissement du béton, note Harris Cloutier. Entre autres, il a préchauffé et protégé celui-ci au moyen de toiles et d’appareils de chauffage. Il lui a aussi fallu composer avec les activités de l’hôpital, qui doivent être maintenues durant les travaux. »
Le chantier, amorcé fin septembre, doit être complété au début de 2021. À l’heure actuelle, les fondations sont en place et l’entrepreneur doit commencer les travaux d’acier au cours des prochaines semaines.
Cet article est paru dans l’édition du 13 février 2020 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.