Hydro-Québec a entrepris à la mi-janvier le déplacement d’un tronçon de la ligne à 315 kV Hertel-Viger sur la rive sud du Saint-Laurent.
Pour permettre la construction du nouveau pont Champlain par Infrastructure Canada, la société d’État doit en effet retirer ses lignes aériennes, ses câbles souterrains et ses équipements de télécommunication qui sillonnent le corridor prévu à cet effet. Évalué à 25 millions $, le projet qui débute s’annonce complexe à bien des égards.
D’abord parce que le gros du chantier se déroulera du côté de Brossard, un secteur fortement urbanisé où plusieurs infrastructures routières et maritimes sont concentrées. Ensuite parce que l’espace dévolu aux travaux est très restreint. Il est délimité par le fleuve, un quartier résidentiel et l’actuel pont Champlain. Enfin, le tracé de ce tronçon est périlleux : il borde l’autoroute 10 avant de traverser le canal de la Rive-Sud, pour ensuite toucher terre sur l’île de la Couvée et cheminer vers le poste Viger.
Pour libérer l’aire nécessaire à la construction du tablier du nouveau pont, Hydro-Québec doit donc transposer une section de deux kilomètres de la ligne Hertel-Viger. Hydro-Québec doit également éliminer la portion du réseau de distribution qui longe la route 132, au pied de l’actuel pont Champlain, en plus d’apporter certaines modifications à son réseau de télécommunication. Il lui faudra ensuite démanteler la ligne existante.
Quant au nouveau tronçon, il sera situé à proximité de la voie de service de l’autoroute 10, à environ 70 mètres de la ligne actuelle. Sa construction nécessitera l’implantation de huit pylônes tubulaires, dont quatre pylônes doubles. Leur hauteur variera entre 40 et 57 mètres, sauf pour les pylônes de rive, qui seront encore plus élevés. Faits sur mesure, ces derniers seront ancrés à des fondations de quatre mètres de diamètre.
La mise en place des fondations se fait au moyen de caissons d’acier enfoncés par vibration jusqu’à une profondeur de 10 mètres. Le caisson est ensuite évidé, ancré au roc et rempli de béton. « Malgré le temps froid, tout va bien jusqu’ici, commente Jean-François Gravel, ingénieur de conception pour Hydro-Québec. À l’heure actuelle, on a trois caissons en construction. On est en train de poser les ancrages du premier et de foncer les deux autres dans le sol. »
Chaque caisson exigeant un bon trois semaines de travail, le bétonnage devrait en principe débuter dès les premières semaines de mars. Si nécessaire, des abris chauffés assureront la cure du béton. Par la suite, les pylônes livrés en trois sections seront graduellement érigés et déployés sur le nouveau tracé. Il faudra ensuite dérouler les câbles et, surtout, leur faire traverser le canal à l’aide d’une câblette de tirage pour entraîner le conducteur sans qu’il touche l’eau.
« C’est une opération complexe, parce qu’il y a beaucoup d’obstacles à prendre en compte, le canal, les routes et les autres infrastructures, rappelle Jean-François Gravel. L’échéancier est aussi très serré et on est toujours soumis à la météo. Sans compter qu’il faut coordonner les travaux pour réduire autant que possible les entraves à la circulation. »
Selon l’échéancier, cette première phase réalisée par le Groupe TNT Merceron de Saint-Jérôme devrait être complétée en juillet prochain. Quant à la seconde, qui consiste à démanteler le tronçon de ligne existant, elle s’amorcera aussitôt pour prendre fin en septembre. L’adjudicataire de ce contrat sera connu bientôt.
Cet article est paru dans l’édition du mardi 10 mars 2015 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !