Kirkland a récemment donné le feu vert à un projet immobilier, Village Lacey Green, composé de maisons de ville, de condos et de maisons unifamiliales. Pourtant, plusieurs autres projets immobiliers ont été rejetés par les résidents de cette municipalité de l’ouest de l’île de Montréal ces dernières années.
« Nous avons réussi là ou d’autres projets ont échoué », a souligné Laurence Vincent, présidente de Prével. Lors de la 17e édition du Forum stratégique sur les grands projets de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, la femme d’affaires a expliqué pourquoi son projet, le Village Lacey Green, a reçu l’approbation de la population.
D’abord, un peu de contexte. En 2019, Prével signe une offre d’achat conditionnel pour un terrain de 1,5 million de pieds carrés situé à 350 mètres de la gare REM de Pointe-Claire. Vacant depuis plusieurs années, l’ancien site industriel est bordé de maisons unifamiliales parmi les plus haut de gamme de l’Ouest-de-l’Île.
Les projets résidentiels à cet endroit ont tour à tour été refusés par les citoyens qui ne voulaient par voir le caractère de leur quartier être dénaturé.
Ne voulant pas subir le même sort, Laurence Vincent et son équipe se sont préparées. « Nous avons appris sur le milieu et avons analysé les projets précédents et les projets voisins. Nous avons aussi rencontré les fonctionnaires et les élus pour être sûrs de saisir les sensibilités et les enjeux », explique la présidente.
Un message clair de la Ville
Lors de la première rencontre citoyenne, Mme Vincent confie avoir eu peur que, malgré toute sa bonne volonté et les compromis nécessaires à la réalisation d’un tel projet, celui-ci se bute à un refus systématique des citoyens.
« À mon plus grand étonnement, les fonctionnaires et politiciens de Kirkland ont envoyé un message clair à leurs citoyens : la Ville voulait de l’habitation et avait l’intention de densifier. La question n’était pas “si”, mais bien “comment” », raconte Laurence Vincent.
Kirkland a ensuite formé un comité avec des représentants de la Ville, du promoteur et des citoyens qui, s’ils voulaient siéger au comité, étaient prêts à travailler sur ce projet résidentiel d’envergure.
« Cela peut sembler anodin, mais la condition de départ était très courageuse. On s’assurait d’éviter de l’opposition pure et dure. On s’assurait d’avoir des interlocuteurs de bonne foi », indique la présidente de Prével.
Des citoyens impliqués
Au sein du comité, le promoteur a présenté ses intentions et sa vision tandis que les citoyens ont fait part de leurs préoccupations et de leurs craintes. Au final, les parties se sont entendues.
« Les citoyens ont élaboré le projet avec nous et se sont sentis partie prenante de la proposition. À la fin de la démarche, ce sont les citoyens du comité qui sont allés expliquer et même vanter les intérêts du projet à leurs voisins », a expliqué Mme Vincent.
Cinq idées porteuses
Selon elle, ce genre de démarche mériterait d’être répliquée. Elle note cinq idées porteuses qui expliquent le succès de son projet résidentiel.
- La Ville a, dès le départ, clairement exprimé la nécessité d’avoir un nombre important de nouvelles unités d’habitation.
- Dès le début, des gens de bonne foi ont été réunis et ont travaillé en équipe. Le promoteur a été transparent et à l’écoute.
- La recherche de solution a été au cœur du travail plutôt qu’un refus systématique qui ne laisse pas de place aux compromis.
- Le promoteur avait l’espace nécessaire pour expliquer les coûts relatifs aux demandes. Ce qui a permis aux citoyens et à la Ville de comprendre les coûts.
- Les parties ont avancé ensemble, plutôt que de travailler en vase clos.
Cet article est paru dans l’édition du 29 juin 2023 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.