LABO - Habitats locatifs : d’espace industriel à logements contemporains

16 décembre 2021
Par Elizabeth Pouliot

Au coin des rues Saint-Antoine et Rose-de-Lima, à la jonction de la ville de Westmount et de l’arrondissement du Sud-Ouest, fourmillent les travailleurs d’ici l’ouverture prochaine du LABO – Habitats locatifs. Cette construction, neuve de l’intérieur, s’érige dans une usine presque centenaire, ce qui apporte son lot de défis.

Construit en 1926, l’imposant bâtiment en brique comptant quatre étages abrite à l’origine la toute première usine de fabrication pharmaceutique du Québec. Son propriétaire, Charles Edward Frosst, au fur et à mesure que les affaires prennent de l’ampleur, fait construire d’autres bâtiments adjacents. Puis, la bâtisse passe aux mains du Collège Dawson, qui la vend ensuite à un particulier, Roland Hakim, au tournant des années 2000. Ce dernier fait construire en panneaux de béton préfabriqués une rallonge de trois étages sur le toit entre 2011 et 2012. C'est quelque temps plus tard que PUR Immobilia devient partenaire avec le propriétaire. « Les travaux de M. Hakim ont arrêté jusqu’à ce qu’on achète le projet », explique Philippe Bernard, coprésident et fondateur de PUR Immobilia, une compagnie de développement immobilier résidentiel. L’équipe prend alors possession d’une coquille vide qui ne contient que les planchers de béton et les colonnes de l’ancienne usine.

 

Même si le bâtiment n’est pas classé patrimonial, transformer une construction industrielle presque centenaire en immeuble résidentiel comporte bien des difficultés et engendre des couts importants. « Nous avons dû faire des percements dans les planchers de béton pour la plomberie », mentionne Philippe Bernard. Et à chaque trou percé, l’équipe, dans l’impossibilité de connaitre l’emplacement exact de l’armature vu l’absence de plans, a préféré renforcer le tout à l’aide de plaques de carbone. « Nous avons aussi procédé au ragréage des planchers afin de pouvoir y apposer la finition en plancher de vinyle », ajoute Philippe Bernard. L’isolation et l’insonorisation également étaient complexes. L’équipe a travaillé avec des appareils de chauffage et de climatisation très performants afin d’augmenter le confort des logements. « Le mur extérieur est un mur de maçonnerie plein, comme ça se faisait à l’époque. On ne peut pas l’isoler car il n’a pas été conçu pour ça et il pourrait ainsi vieillir prématurément », précise Philippe Bernard.

 

Mise sur pause quelque temps, la construction par l’entrepreneur général EMD a recommencé au mois d’avril 2021 et se terminera en juin 2022. Les divisions intérieures sont complétées, tout comme les travaux de plomberie et d’électricité ainsi que la ventilation. La pose de gypse au premier étage débute ces jours-ci. S’ensuivront l’ébénisterie, la pose de couvre-sol et de céramique, puis la finition intérieure des appartements et des espaces communs, tels que le coin lecture, la terrasse sur le toit, le lounge, la cuisine commune et l’espace de réunion. PUR Immobilia a confié l’architecture à NEUF architect(e)s et l’architecture de paysage à EVOQ. Équipe Laurence assure l’ingénierie civile, Dallaire Consultants l’ingénierie mécanique et électrique, tandis que la structure est entre les mains de BCA Consultants.

 

Le projet chiffré à 52 millions, ce qui inclut la construction neuve, la bâtisse existante et le terrain, comportera d’ailleurs une phase 2. Dotée d’une piscine intérieure et érigée là où se trouvaient les rallonges en processus de destruction ajoutées par M. Frosst, elle comptera 18 étages. « Les plans ont été soumis à la Ville. On procède actuellement à un changement de zonage pour obtenir plus de hauteur », termine Philippe Bernard.

Cet article est paru dans l’édition du 2 décembre 2021 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.