Lancement de la construction de la station du REM à YUL

26 septembre 2019
Par Jean Garon

C’est en grande pompe que la construction de la station du Réseau express métropolitain (REM) à YUL Aéroport international Montréal-Trudeau a été lancée officiellement en juillet dernier. Un projet de 250 millions de dollars qui devrait être complété en 2023.

Selon un communiqué d’Aéroports de Montréal (ADM), la construction de la station du REM s’inscrit dans un chantier beaucoup plus large représentant un investissement de plus de 2,5 milliards de dollars. Son programme de développement côté Ville, tel que présenté en 2018, mènera à la reconstruction du stationnement étagé et du débarcadère à YUL, ainsi qu’à la réalisation des infrastructures d’accueil, qui sont arrivées en fin de vie utile et à pleine capacité. Un nouvel espace nommé YUL–transit sera également aménagé en souterrain où convergeront les modes de transport collectif, dont le REM.

 

La société ADM a confié la conception architecturale du projet à la firme JLP (Jodoin Lamarre Pratte architectes). Pour la confection des plans d’ingénierie civile, de structure et d’électromécanique, ce sont les firmes Arup, NCK et BPA qui s’en occupent respectivement. Quant à la gérance de la construction, elle a été octroyée au consortium PSK Construction, qui regroupe l’expertise des firmes Pomerleau, SNC-Lavalin et Kiewit. Le mandat du consortium comprend la gestion de la conception du programme, l’évaluation de sa constructibilité, l’optimisation de l’échéancier et le phasage des travaux de construction. Dans le cadre de ce mandat, le consortium pourra réaliser lui-même les travaux ou les sous-traiter.

 

Le concept initial du REM prévoit que le tracé du réseau arrivera du côté nord par le Technoparc Saint-Laurent, et qu’il traversera le site aéroportuaire en tunnel pour rejoindre la station qui sera construite à 35 mètres sous l’actuel stationnement étagé, situé en façade de l’aéroport. Le Service des affaires publiques de l’aéroport précise que la station du REM sera constituée d’une caverne et d’un noyau, en précisant que ce dernier assurera le lien entre la caverne et les infrastructures aéroportuaires.

 

Pour le chantier de construction et l’aménagement souterrain de la station du REM, on prévoit des travaux d’excavation d’environ 115 000 m3, dont 40 000 m3 de roc et 75 000 m3 de sol meuble. Concrètement, ces travaux impliquent donc le forage de la caverne, tandis que le noyau sera excavé par des méthodes plus traditionnelles en tranchée avec des murs de soutènement temporaires.

 

La forme archée de la caverne sera optimisée pour profiter des conditions géotechniques, tout en respectant les exigences fonctionnelles requises par le REM. Les parois de la caverne seront construites en béton projeté, tandis que le radier sera coulé en place. Les dimensions de la caverne permettront de loger un train de 80 mètres en longueur et deux voies avec plateformes en largeur. Le noyau accueillera les ascenseurs ainsi que les escaliers mécaniques et statiques, permettant une circulation fluide des usagers à partir de la surface jusqu’aux quais.

 

La réalisation de ces travaux au cours des prochaines années nécessitera donc une coordination très serrée entre les différentes parties prenantes de l’aéroport durant les phases de conception et de construction.

 

Suivant les prévisions initiales d’ADM, le nouveau débarcadère à YUL triplera sa capacité actuelle. Le stationnement étagé reconstruit au-dessus de la station du REM sera complètement couvert d’un toit vert muni de capteurs solaires. On prévoit même y aménager des installations de branchement dans plusieurs espaces réservés aux véhicules électriques.

 

Il est à noter que cette infrastructure sera réalisée selon les normes de construction durable en vue d’obtenir la certification Envision. Cette certification de l’Institute for Sustainable Infrastructure est destinée aux infrastructures urbaines (routes, ponts, gares, etc.). Elle se rapproche de la certification LEED (Leadership in Energy and Environmental Design), en basant son évaluation sur cinq principaux critères : la qualité de vie, la gestion de projet, les ressources, l’écologie et l’empreinte environnementale.

Cet article est paru dans l’édition du 20 août 2019 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.