Après plusieurs rebondissements qui l’ont fait basculer du locatif à la copropriété, le Bourbon sort enfin de terre à Montréal.
Le projet d’une valeur de 45 millions de dollars ajoutera une centaine d’unités à l’offre résidentielle de la rue Sainte-Catherine, entre Champlain et Alexandre-De-Sève. Il sera érigé en lieu et place de l’emblématique hôtel du même nom, haut lieu du nightlife montréalais jusque dans les années 2000 et démoli en début d’année.
Le projet a toutefois évolué dans sa forme comme dans sa formule depuis son approbation l’an dernier par l’administration Coderre. L’architecte Christian Thiffault, de l’atelier Robitaille Thiffault, rapporte plusieurs allers-retours entre la table à dessin et les différentes instances décisionnelles. La hauteur du bâtiment a notamment été revue à la baisse, passant de 31,7 mètres à 14 mètres, soit la limite imposée par l’arrondissement.
Les logements sociaux réclamés lors des audiences publiques ont aussi été rayés des plans du Bourbon lorsque le promoteur, MSC Investissements, a décidé cet été de vendre les unités plutôt que de les louer. Par ailleurs, des pourparlers sont toujours en cours avec les représentants de la communauté LGBT du Village, le promoteur s’étant engagé à réserver le deuxième niveau à des organismes communautaires. Les négociations achopperaient sur les loyers, selon l’architecte.
« Au départ, on avait prévu des grands logements, mais comme l’immeuble a été aminci de 1,5 mètre, on a dû le redessiner au complet et faire des logements de plus petites dimensions, mentionne Christian Thiffault. Les plus petits, et aussi les plus abordables, font 650 pieds carrés et sont situés aux premiers niveaux. On prévoit en tout 103 unités et 25 plans différents, mais les unités des niveaux supérieurs pourront être jumelées. Un produit qui intéressera les couples âgés, à la recherche de plus d’espace. »
Au final, le bâtiment en béton comptera 11 niveaux, en incluant le garage souterrain de deux étages, et aura une superficie totale de 15 854 mètres carrés. Le premier niveau abritera des commerces de proximité – café, épicerie fine –, dont l’entrée donnera sur la rue Sainte-Catherine. Quant aux résidents, ils auront leur propre entrée à l’arrière de l’édifice, sur la rue Gareau. À l’écart de la rue Sainte-Catherine, ils profiteront de la quiétude du parc Charles-S.-Campbell, auquel l’immeuble est adossé.
Le traitement des façades variera également selon leur orientation. En harmonie avec le dynamisme de la rue Sainte-Catherine, la façade « commerciale » combinera brique vernissée blanche et panneaux métalliques noirs. Côté parc, les panneaux architecturaux des deux derniers étages seront de teinte cuivrée en hommage à la vocation festive qui a animé le lieu. Les mêmes panneaux cuivrés borderont la saillie vitrée qui grimpera sur les neuf niveaux hors sol de l’édifice.
Mis à part une piscine et une salle de yoga sur le toit, le complexe n’abritera aucun autre espace commun et de loisir. « On a aussi pensé à aménager un gymnase, un sauna et un salon, rapporte Christian Thiffault. Mais comme la modification venait après que le projet a été autorisé par la Ville, il aurait fallu recommencer le processus encore une fois. On a préféré laisser tomber. »
Pour le reste, les condos haut de gamme seront à la hauteur des attentes du marché. Les unités d’une à trois chambres, qui se vendront entre 249 900 et 586 900 dollars, se distingueront par leur design actuel et leurs plafonds de neuf à dix pieds de hauteur. Les électroménagers sont inclus et les finitions luxueuses. Pour leurs déplacements, les résidents auront accès à des voitures en autopartage et des vélos communautaires. La gérance du projet a été confiée à Magil Construction, qui disposera de 18 à 20 mois pour le mener à bien. La livraison est prévue pour le printemps 2020.
Cet article est paru dans l’édition du 10 janvier 2019 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.