Un centre de cancérologie ultraspécialisé viendra bientôt se greffer à l’Hôpital de Rouyn-Noranda. Il ne manque en effet que quelques autorisations avant de donner le coup d’envoi du projet, qui doit être complété à l’automne 2020.
En tout, quelque 49 millions de dollars seront nécessaires à sa réalisation, qui prévoit deux bâtiments, soit le Centre de cancérologie du CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSS-AT) et un bâtiment technique pour abriter l’alimentation de secours. Le volet construction représente à lui seul un investissement d’une vingtaine de millions de dollars.
Ce nouveau centre de cancérologie sera situé à l’intersection de la 9e Rue et du chemin Trémoy. Entièrement bétonné, il comprendra trois niveaux totalisant 3 400 mètres carrés de superficie. Il communiquera avec l’existant au moyen d’une passerelle d’environ 5 mètres les reliant aux niveaux du sous-sol et du rez-de-chaussée. Son sous-sol aura ceci de particulier : il abritera un accélérateur linéaire et des locaux techniques pour la radiothérapie et le radiodiagnostic.
« L’accélérateur est contenu dans une enveloppe de béton de 1 100 millimètres, un genre de bunker qui empêche toute radiation de sortir, souligne Robert Clouâtre, conseiller en bâtiment au CISSS-AT. Il y a aussi un second accélérateur de prévu dans le projet, mais on ne devrait pas en faire l’acquisition avant 2026. On va quand même construire le deuxième bunker, comme ça, on évitera les interruptions de services le moment venu. »
Il ajoute que le rez-de-chaussée sera partagé en locaux pour les consultations médicales et professionnelles et en salles pour la planification des traitements. C’est également à ce niveau que seront logés les équipements de tomodensitométrie (TDM). Quant aux services d’hémato-oncologie, ils cohabiteront à l’étage avec le secteur pharmacie et les zones cliniques et administratives.
Le bâtiment technique, faute d’espace, sera construit dans un parc municipal adjacent à l’hôpital, sur un terrain cédé au CISSS-AT par la Ville. « La construction du centre nous a amenés à revoir la localisation de la génératrice et les besoins de l’hôpital en termes d’alimentation de secours, note Robert Clouâtre. En regroupant les deux génératrices dans un nouveau bâtiment, on venait combler les besoins des deux bâtiments. »
Il précise que les plans de ce bâtiment secondaire sont en préparation, mais qu’on sait déjà qu’il sera constitué d’une structure préfabriquée. Les architectes de Trame et de Jodoin Lamarre Pratte ont par ailleurs fait le pari de le fondre dans le paysage en profitant d’un dénivelé du sol pour l’enfouir partiellement. Si l’on se fie au design proposé, il sera de facture très sobre et son toit, qui sera accessible, sera aménagé en belvédère et offrira une vue panoramique sur le lac Osisko.
Comme l’indique Robert Clouâtre, le bâtiment ne brigue aucune certification environnementale, mais sa construction n’en sera pas moins écoresponsable, conformément aux directives gouvernementales. Quelques défi s sont toutefois venus ponctuer la conception. « Il fallait s’harmoniser avec l’existant et tenir compte du fait que le bâtiment est bordé par une artère commerciale d’un côté et un quartier résidentiel de l’autre, commente-t-il. C’est pourquoi les murs-rideaux dominent en façade et la maçonnerie sur les faces latérales. Il fallait aussi préserver la vue sur le lac Osisko pour les résidents du chemin Trémoy. »
Cet article est paru dans l’édition du 19 avril 2019 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.