Construit à même des installations industrielles, le projet Monument visait à aménager des espaces résidentiels modernes tout en conservant le patrimoine urbain.
Le bâtiment d’origine comprend deux étages et un sous-sol. Sa structure est mixte; on y retrouve des poutres et des colonnes d’acier, des solives de bois et certaines parties de plancher en béton.
La stratégie consiste à limiter les interventions sur l’enveloppe et les planchers existants, ajouter un étage morcelé sur le toit et percer quelques ouvertures dans l’ossature existante pour augmenter l’apport de lumière naturelle au centre du volume.
Conçu par Blouin Tardif Architectes, le projet a également reçu l’apport de la firme Calculatec pour la structure de bâtiment.
Historique du bâtiment
L’immeuble d’origine fut construit en 1905 au coin de l’avenue Coloniale et de la rue Demers afin d’accueillir la manufacture de l’entreprise The Saint Louis Preserving Company. Celle-ci, dont les détails architecturaux sont réduits au décor de brique imitant des mâchicoulis de la corniche et au couronnement des ouvertures en arc segmentaire, est revêtue de brique. En 1912, on agrandit la manufacture par l’ajout d’une nouvelle aile. L’entreprise, restée active jusqu’en 1924, confectionnait principalement des confitures, gelées, marmelades, marinades, sauces piquantes et extraits de sirops.
En 1927, l’entreprise de lingerie fine Grenier implante sa manufacture et l’on construit un important ajout en 1933. Celui-ci a été réalisé selon les plans de l’architecte Joseph-Zéphirin Gauthier, qui unifie les différentes parties de l’édifice dans une nouvelle façade. Cette dernière, en maçonnerie de brique, est rythmée par une disposition régulière de la fenestration, composée de fenêtres rectangulaires, que vient interrompre l’ouverture en plein centre de l’entrée. L’entreprise quittera le 4835 Coloniale en 2012.
Le projet Monument
Le nouvel ensemble comporte sept unités et des espaces de stationnement en sous-sol. Les trois logements du rez-de-chaussée bénéficient de nombreuses ouvertures sur le périmètre extérieur. Certaines embrasures simulent l’effet d’une fenêtre depuis l’extérieur, lorsqu’une loggia entièrement recouverte de bois y est aménagée depuis l’intérieur de l’enveloppe. L’intégration des systèmes mécaniques et la consolidation structurale pour les interventions des étages supérieurs sont dissimulées par le traitement des plafonds.
Le deuxième et le troisième étage sont occupés par quatre unités; quatre maisons de ville avec cour intérieure et terrasses. Au niveau inférieur, les chambres à coucher, les salles de bain et un bureau s’organisent autour de la cour intérieure découpée dans la structure existante. Les pièces de vie occupent l’agrandissement au troisième étage. Chacune des unités possède sa propre terrasse intime et ouverte sur les perspectives du mont Royal et du paysage montréalais. La hauteur des plafonds est de trois mètres.
Un revêtement de bois recouvre l’intérieur des cours et les terrasses, créant ainsi une continuité avec les espaces intérieurs où le même matériau se retrouve au sol et au plafond.
L’enveloppe de l’agrandissement est traitée telle une mansarde en bardage métallique. Depuis les cours intérieures, les pastilles d’aluminium de couleurs contrastantes se transforment vers un motif plus aléatoire de manière à accentuer l’effet de profondeur et de luminosité réfléchie par l’enveloppe. L’expression des paillettes se veut aussi un clin d’œil à l’entreprise de lingerie Grenier ayant occupé le bâtiment durant plus de 80 ans.
Source : V2Com