Mise en chantier d’une usine de cannabis à Huntingdon

30 octobre 2018
Par Jean Garon

Après trois ans de pourparlers et de préparation, la compagnie ROSE Science-Vie lance les travaux de construction de son usine de production et de transformation de cannabis à Huntingdon, dans la région du Suroît, au sud-ouest du Québec.

Ce projet entraînera des investissements d’environ 80 millions de dollars au cours des cinq prochaines années. Dans un premier temps, l’entreprise québécoise construira une usine de 55 000  pieds carrés au coût de 31,6 millions de dollars. Conçu par la firme Neuf Architectes, le bâtiment comprendra 24 salles de production à environnement contrôlé qui garantiront une qualité de produit et une production constante à l’année. Une section de l’immeuble abritera les bureaux de l’administration de l’entreprise, qui en fera son siège social.

 

Les travaux d’excavation et de fondation de l’usine viennent de débuter sur le site d’implantation de 700 000 pieds carrés. Ils sont exécutés par le sous-traitant Excavation Frédéric Dumouchel sous l’autorité de l’entrepreneur général Construction Tyron. La construction de la bâtisse à structure d’acier sera complétée au cours des huit prochains mois. L’équipe de professionnels est composée de la firme Desjardins Expert Conseil, responsable du génie civil et de la conception électromécanique; de la firme BCA, qui s’occupe de la structure; et de Neuf Architectes, pour le volet architectural.

 

Entièrement alimentée à l’électricité, l’usine sera construite de manière à répondre aux plus hautes exigences gouvernementales, avec des salles de production et de transformation de cannabis fermées et contrôlées séparément en ce qui concerne l’éclairage, la température, l’humidité, la ventilation et la protection incendie. Au plan de la sécurité, les installations seront protégées par une clôture avec barbelés, une barrière électronique avec gardien et caméra, en plus d’un sas de sécurité à l’entrée.

 

Un équipement à la fine pointe de la technologie y sera installé pour produire et transformer environ 6 000 kilos de cannabis par année sous forme de plants, de produits séchés ou d’autres produits dérivés comme des huiles ou extraits. La mise en production du cannabis débutera dans un an, d’abord à des fins médicales, puis à des fins récréatives éventuellement lorsque ROSE ScienceVie conclura une entente de production avec la Société québécoise du cannabis (SQDC).

 

L’entreprise nourrit de grandes ambitions commerciales avec ses produits de première qualité, puisqu’elle prévoit déjà investir près de 50 M$ dans une deuxième phase, sans préciser quand et sous quelle forme sinon qu’il s’agirait d’une nouvelle installation d’une superficie de 100 000 pieds carrés. Elle compte bien prendre sa place dans cette industrie naissante dont la valeur est estimée à 20 milliards de dollars.

 

La création de 300 emplois à court et moyen termes fait déjà rêver le maire de Huntingdon, André Brunette, qui accueille avec beaucoup d’enthousiasme la venue de cet investisseur en accroissant et diversifiant l’économie locale. Il souligne d’ailleurs la construction de 108 logements depuis deux ans, dont sept maisons unifamiliales pour accueillir de nouvelles familles. Il évoque même la possibilité que sa région attire d’autres investisseurs dans des créneaux d’activité connexes. Une idée que n’a pas réfutée l’un des cofondateurs de la compagnie ROSE ScienceVie, François Limoges, qui promet des partenariats avec des fournisseurs locaux, notamment de terre, de fertilisants et d’équipements.

 

Cet article est paru dans l’édition du 16 octobre 2018 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.