Réalisé en partenariat avec Urbacon et le Fonds immobilier de solidarité FTQ, le nouveau Centre de données de Montréal a été inauguré le 21 septembre 2017.
Ce projet, qui a requis un investissement de plus de 70 millions de dollars, est situé dans le quartier de Griffintown, à proximité du quartier des affaires de Montréal. Le nouveau centre de données est un immeuble hautement technologique qui totalise 250 000 pieds carrés d’aire locative destinée à l’hébergement de serveurs et de bases de données.
- Gestion de projet : Urbacon + Les Entreprises QMD
- Architecture : Lemay
- Génie électrique et mécanique : Consultants DND
- Ingénierie structurale : Elema
Le bâtiment est construit sur la base d’un édifice existant qui fait partie de l’héritage architectural. Un des défis de construction était d’ériger le nouvel immeuble sans causer de dommages à l’ancien. Le bâtiment existant de quatre étages sera utilisé comme espace pour des bureaux, tandis que le nouvel édifice sera construit en arrière et abritera les serveurs et les machines. Les serveurs seront installés dans les huit premiers étages et les équipements électriques et mécaniques seront disposés aux étages 9 et 10.
Un bâtiment hautement technologique
Un des points forts du nouveau Centre de données de Montréal est sans doute son emplacement. Tien-Khanh Ngo, directeur de l’ingénierie chez Urbacon nous explique : « Le centre de données est situé en plein cœur du centre-ville, alors que la majorité des centres de données se trouvent en milieu rural. Le nouveau centre de données possède un atout important en termes de connectivité et de vitesse de transmission. Le réseau est plus puissant et de meilleure qualité en centre-ville. Prenons le secteur financier, en bourse par exemple, une demi-seconde peut compter pour beaucoup. »
Ce bâtiment est le seul centre de données autonome à Montréal. Il agit comme un nœud de télécommunications mondial et offre une étroite proximité avec de grandes villes américaines. Sa localisation au Québec comporte également d’autres atouts, notamment une connectivité de premier ordre, un climat favorable et des tarifs d’électricité avantageux.
Tien-Khanh Ngo mentionne un autre avantage dont pourront profiter les clients du bâtiment. « La plupart des centres de données vont proposer un seul opérateur pour la connectivité (comme Rogers, Telus, Vidéotron), tandis que le nouveau Centre de données de Montréal est un édifice à connectivité neutre. C’est-à-dire que les clients pourront eux-mêmes choisir l’opérateur de leur choix. »
En ce qui concerne la capacité de stockage du centre, la puissance critique est de 30 mégawatts. Cet édifice est le plus grand et le plus sécurisé dans sa catégorie à Montréal.
Certification et performance
Tout comme la plupart des centres de données, le bâtiment fonctionne selon les principes Uptime Institute, dont l’objectif est de maximiser l’efficacité des centres de traitement de données. Un immeuble doit être certifié par l’Uptime Institute pour revendiquer un niveau de Tier. Ces niveaux sont définis selon plusieurs points, comme la production de froid, les arrêts d’urgence ou la puissance et l’autonomie de l’électricité.
Ce qui caractérise le nouveau Centre de données de Montréal, c’est la possibilité d’attribuer une certification à chaque étage et non pas au bâtiment tout entier. La certification pourra se faire selon les besoins et la demande des clients, un autre élément de flexibilité.
Caractéristiques écologiques
Bien que l’édifice ne vise pas de certification environnementale, le projet a été pensé selon les standards de développement durable. Alors que les équipements traditionnels des centres de données atteignent une efficacité énergétique de 90 ou 92 %, l’efficacité énergétique du nouveau Centre de données de Montréal atteint les 98 voire les 99 %.
La majorité des centres de données utilisent l’énergie hydraulique pour refroidir les équipements, mais les propriétaires de l’édifice ont opté pour la technologie KyotoCooling qui utilise l’air pour refroidir la température. Ceci témoigne d’une véritable volonté de réduire la consommation des ressources afin d’éviter le gaspillage de l’eau.
Les locaux pour bureaux disposent d’une abondante fenestration qui facilite la pénétration de la lumière. L’éclairage DEL est équipé d’un système pour contrôler l’intensité de la lumière, en fonction de la luminosité extérieure.
Aussi, les matériaux recyclés ont été fortement utilisés durant les travaux de construction et l’enveloppe a été pensée pour maximiser l’efficacité énergétique du bâtiment.
Systèmes de sécurité
Dans les bureaux travailleront de 8 à 10 employés permanents. D’autres employés seront amenés à travailler temporairement dans l’immeuble pour assurer la maintenance des systèmes. Il y aura au moins trois personnes pour assurer la sécurité de l’édifice, 24 heures sur 24 tout au long de l’année.
S’ajoute à cela un important dispositif de sécurité qui se caractérise par l’installation de caméras à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment. L’entrée dispose d’un point d’accès avec verres et murs balistiques. Des passes seront fournis aux employés avec différents accès selon le niveau d’habilité.
Pour la prévention des incendies, les propriétaires ont choisi le système VESDA, une nouvelle génération de détecteurs de fumée par aspiration. L’air de la zone protégée est aspiré en permanence par un réseau de prélèvement et acheminé vers un détecteur central, ce qui permet de prévenir les éventuels risques d’incendie.
D’ici 2020, on anticipe une croissance de 16 à 28 % dans le secteur des centres de données, notamment parce que les entreprises préfèrent l’impartition vers des centres de données sécurisés, plutôt que d’investir des montants significatifs dans leurs propres installations, une aubaine pour le nouveau Centre de données de Montréal.
Source : Urbacon et le Fonds immobilier de solidarité FTQ