L’Oratoire Saint-Joseph vient de remettre sur les rails le plan d’aménagement annoncé au début des années 2000 avec la publication, le 26 juin 2018, d’un premier appel d’offres pour services de construction.
Le projet, qui représente des investissements globaux de 80 millions de dollars, permettra d’améliorer les infrastructures d’accueil et de services, en plus de rehausser l’expérience des visiteurs de ce lieu de pèlerinage parmi les plus achalandés en Amérique du Nord. Il sera réalisé en deux phases, la première devant s’amorcer en septembre et s’échelonner sur 30 mois.
On se souviendra que le projet s’était mis en branle en 2005 avec l’aménagement d’un chemin de montée vers le sanctuaire et la réalisation d’une entrée avec feux de circulation sur le chemin Queen Mary. Cette première phase comportait également des travaux d’infrastructure, dont des canalisations souterraines et des bassins de rétention pour capter les eaux de surface. Elle s’était terminée par des travaux hors phase, dont la construction d’une bretelle routière permanente complétant la nouvelle montée, l’installation d’un ascenseur menant à la crypte et la réfection d’une portion de la toiture.
Ces travaux devaient être suivis, en 2007, de deux autres phases qui ne se sont finalement jamais concrétisées. «On avait alors procédé à une validation budgétaire et on avait constaté que les travaux prévus au programme n’entraient pas dans le budget, explique Louis Prévost, directeur des ressources matérielles de l’Oratoire Saint-Joseph. En plus, les subventions n’étaient toujours pas ficelées. On a donc réévalué le plan d’ensemble et on l’a rationalisé afin d’éviter d’en faire un éléphant blanc et de le réaliser sans dépassement de coûts.»
Plus accessible et plus vert
La nouvelle mouture du plan d’ensemble comporte maintenant deux phases, la première regroupant les travaux initialement prévus dans les phases 2 et 3, alors que la seconde vise le dôme et l’espace muséal situé au cinquième étage. Évaluée à 45 millions de dollars, la première phase se concentre en façade de l’Oratoire, dans l’axe sacré, ou les Jardins Saint-Joseph selon sa nouvelle appellation. En gros, les travaux consistent à reconfigurer le stationnement de manière à ce que les véhicules ne croisent plus les piétons.
« On veut améliorer la sécurité des visiteurs et créer un effet grandiose, précise Louis Prévost. L’axe va conserver la même géométrie, mais on va enlever beaucoup d’asphalte et le remplacer par de la verdure. Après, il ne sera plus possible de circuler en véhicule dans l’axe. » Cette première phase comprend en outre la construction d’un nouveau pavillon des pèlerins. En partie intégré au profil de la montagne, ce pavillon abritera également le pavillon d’accueil et de services. Il sera doté d’un ascenseur, d’un escalier mobile et d’un escalier standard afin de faciliter l’accès à toutes les installations du sanctuaire à partir du niveau de la rue.
Dans la foulée, l’auberge sera démolie et le carillon de l’Oratoire, unique au Québec, sera restauré et mis en valeur dans une nouvelle structure monumentale surplombant les Jardins Saint-Joseph. «Le carillon est présentement installé dans une tour sur le pavillon des pèlerins, trop vétuste pour être rénové et qui sera par conséquent démoli, note le gestionnaire. Dans l’intervalle, les cloches seront entreposées avant de se voir réinstallées dans le nouveau carillon près du pavillon d’accueil.»
Le musée et le dôme
L’ultime phase du grand projet d’investissement de l’Oratoire culminera en 2021 avec la mise aux normes et l’aménagement intérieur du dôme de la basilique, de même que la rénovation de l’espace muséal. En raison de travaux préliminaires au musée, cette phase, dont les coûts se chiffreraient autour de 35 millions de dollars, ne s’amorcera qu’une fois la première phase complétée, indique Louis Prévost. Le musée devra en effet être reconfiguré afin d’y reloger la boutique et les services alimentaires durant la construction du nouveau pavillon des pèlerins. Il sera ensuite entièrement remis à neuf, tant sur le plan des finitions intérieures que de la mécanique.
Quant à l’aménagement de l’entre-dômes, il a fait l’objet d’un concours d’architecture afin de développer un concept unique d’exposition et de projection pour mettre en valeur cet édifice emblématique. Signé Atelier TAG et Architecture 49, architectes en consortium, le concept lauréat se distingue par un dispositif architectural sous forme de drapé exposant les différentes époques de construction. Un assemblage de mises en scène, de contenus et d’architecture jalonnera en outre le parcours jusqu’au centre d’observation, qui sera aménagé dans le lanterneau trônant au sommet du dôme de la basilique.
«L’accès au dôme a été entrepris en 1976, mais il n’était pas destiné au public, signale Louis Prévost. Certains travaux de mise aux normes seront donc nécessaires pour le rendre sécuritaire. Par exemple, l’escalier qui mène au lanterneau n’est pas conforme et les finitions intérieures s’avèrent inexistantes – on voit les renforts de la structure d’acier. Une cage d’ascenseur avait aussi été prévue, mais il faut maintenant y installer l’ascenseur. Sans oublier la sécurité incendie et la protection des surfaces d’amiante. Bref, il s’agit de rendre la montée praticable et accueillante.»
Cet article est paru dans l’édition du vendredi le 13 juillet 2018 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.