Les fondations visibles depuis l’automne dernier sur la terre des pères Clarétains, à Victoriaville, laisseront bientôt place à un complexe agricole de grande envergure.
Le projet de construction de la station de recherche en agriculture du Cégep de Victoriaville est maintenant bien en selle, alors que le Groupe Gagné Construction vient d’en entamer le deuxième volet.
Cette seconde phase vise l’aménagement du complexe principal. D’une superficie de 5 500 mètres carrés, il abritera les classes et les bureaux des enseignants, mais aussi le laboratoire. « L’intégration du laboratoire au complexe d’enseignement est l’une des particularités du projet. Le centre de recherche sera composé d’un seul étage, alors que presque tout le reste du bâtiment sera réparti sur deux», affirme François Saint-Cyr, directeur des services financiers.
Les installations, dont le coût total est évalué à 13,6 millions de dollars, comprendront également un incubateur d’entreprises (3e phase) et un complexe de serres. Le premier sera un bâtiment distinct de 300 mètres carrés alors que le second sera relié à l’édifice principal par un passage au sol.
Le bois et le verre seront les matériaux privilégiés. La firme Lemay Côté Architectes, en consortium avec Locus 3 et assistée par l’ingénierie de Stantec Experts-conseils, a cherché à créer un bâtiment lumineux qui donnera une impression de grandeur. Les plafonds seront très hauts et les nombreuses fenêtres permettront à la lumière d’entrer en abondance. « On a conçu les plans dans l’idée d’offrir aux étudiants un endroit qui donne l’impression d’un milieu de vie, et non d’obligation », explique François Saint-Cyr.
L’entrée principale, qui fera également office de tour d’observation, aura la forme d’un silo de ferme, pour rappeler la vocation du complexe sur lequel elle donne. Un grand escalier sera aménagé sur trois paliers à l’intérieur de la tour, lui aussi fait de bois et de verre.
Le Cégep et son groupe d’architectes tenaient à sortir des sentiers battus, tout en s’inspirant de quelques constructions du genre dans la province : « Pour l’intérieur, on s’est promené un peu partout au Québec. On voulait voir comment s’organiser, s’en inspirer pour ne pas faire les erreurs des autres. »
Ce projet se démarque également par l’importance qu’il accorde au développement durable. Une technologie encore rare au Québec sera mise de l’avant pour la climatisation et le chauffage, soit l’aérothermie. Selon monsieur Saint-Cyr, cette dernière se veut presque aussi économique que la géothermie, en plus d’offrir une plus grande facilité de maintenance. L’installation d’un système domotique poussé sur l’ensemble des infrastructures permettra une économie d’énergie optimale. Des fossés de récupération d’eau, accompagnés d’étangs, seront aménagés sur la terre et serviront à l’arrosage des champs.
Depuis la construction des fondations (premier volet) par Pépin & Fortin inc., le projet a été retardé de quelques semaines. La livraison du deuxième volet est anticipée pour le mois d’avril 2018. L’appel d’offres à l’intention des entrepreneurs en vue de la troisième étape sera publié à l’automne pour une mise en chantier au printemps 2019.
Le Cégep de Victoriaville, qui peinait depuis longtemps à satisfaire une demande d’inscriptions grandissante sera seul au Québec à pouvoir se dire 100 % biologique. « Tout sera bio, de la terre aux produits utilisés. Il y avait cette philosophie dans notre enseignement, et on voulait être cohérent avec ce qu’on enseigne », lance François Saint-Cyr.
Cet article est paru dans l’édition du vendredi 21 juillet 2017 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.