Un ensemble de bâtiments militaires parmi les plus anciens de la ville de Québec sera le théâtre d’une grande opération de sauvegarde architecturale.
Le complexe de pierre et brique adossé aux fortifications de Québec a été bâti entre 1749 et 1752, sous le Régime français. Occupé et transformé par l’armée britannique, l’immeuble a par la suite servi d’usine à munitions pendant la Deuxième Guerre mondiale. La Commission de la capitale nationale du Québec (CCNQ) l’a acquis de l’Hôtel-Dieu en 2013, alors qu’il était vacant et peu entretenu depuis 1964.
« Les ouvrages de maçonnerie ont à une époque été recouverts d’enduits, puis ont fait l’objet de campagnes de curetage pour mettre la pierre au jour. L’humidité a migré jusqu’au coeur de la structure et le bâtiment, dans un état de dégradation avancé, est devenu instable », explique Anne-Marie Gauthier, porte-parole de la CCNQ. « Les travaux de stabilisation entrepris sont nécessaires et urgents. »
Depuis l’été 2016, la CCNQ est intervenue en amont du chantier principal pour remplacer des étaiements de bois pourris, construire des escaliers d’accès et assurer le drainage et la ventilation du sous-sol.
La période la plus intensive des travaux commencera à l’automne 2017. Une enveloppe de 20 millions de dollars a été destinée aux travaux de consolidation et d’étanchéité : réfection des voutes et murs porteurs de maçonnerie, réfection des toitures, des encadrements des fenêtres et linteaux de pierre et des murs intérieurs. Les travaux incluent également la mise en place d’un drainage extérieur le long de la façade sud et l’installation de systèmes temporaires de chauffage et de ventilation. La première phase du projet concerne les trois blocs de l’extrémité ouest, soit la portion la mieux préservée du bâtiment d’origine.
Quatre-vingt-quinze pour cent des plans et devis définitifs de la phase I étaient complétés au début juin. Les architectes en consortium STGM et BSH collaborent avec WSP pour les éléments de structure et Stantec s’occupe de l’électromécanique, notamment en ce qui concerne la protection incendie et civile. Le prochain appel d’offres concerne l’attribution du mandat de gérance de construction pour cette portion du projet.
Les Nouvelles-Casernes ont été bâties comme un seul édifice séparé en sept sections par des murs coupe-feu. Toutefois, au fil de l’occupation et des sinistres successifs, les façades et toitures des différentes sections ont été rebâties, donnant à l’ensemble son aspect hétéroclite. La phase II de la réalisation concerne les blocs 4, 5, 6 et 7, qui ont été les plus remaniés au fil des siècles. La CCNQ souhaite aller en appel d’offres pour les services professionnels de la Phase II prochainement et pour la gérance de construction en 2018.
Au-delà des travaux de consolidation, la CCNQ espère revitaliser le site des Nouvelles- Casernes. « L’enjeu n’est pas seulement de l’occuper, mais de trouver une vocation qui fera vivre le lieu à long terme. » Un appel de propositions public tenu en 2014 avait généré des idées. Aucune d’entre elles ne permettait toutefois d’occuper de manière intensive l’édifice de deux étages, plus les combles, dont l’empreinte au sol avoisine les 1 600 mètres carrés.
Avis aux intéressés, les critères élaborés en collaboration avec le ministère de la Culture demeurent applicables. Ils incluent la conservation du patrimoine bâti, l’accessibilité de l’immeuble au public, la contribution du projet au développement urbain du Vieux-Québec et la réalisation d’une vocation d’intérêt national et cohérente avec le statut de la Capitale.
Cet article est paru dans l’édition du mardi 18 juillet 2017 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.