L’offre touristique se bonifie à Percé

7 mars 2016
Luc-Etienne Rouillard Lafond

Le tourisme articulé autour du rocher qui porte son nom est la principale activité économique de Percé. Afin d’allonger la saison d’affluence et de redynamiser la ville gaspésienne, un nouveau développement récréotouristique y est en chantier au coût de 7,3 millions de dollars, le Géoparc de Percé.

Inscrit dans le Réseau mondial des Géoparcs, un programme créé en 1998 regroupant 116 sites à travers la planète et placé sous la responsabilité de l’UNESCO en novembre dernier, le parc visera la mise en valeur du patrimoine géologique. À Percé, cela se traduira par l’aménagement de 23 géosites situés sur le mont Sainte-Anne, dans le village, sur les falaises environnantes et même sur l’île Bonaventure, qui lui fait face.

 

« La philosophie est vraiment de faire toute l’interprétation du milieu en fonction de sa géologie, qui va avoir influencé l’humain sur ce sol, mais aussi de l’histoire et de la culture, au-delà de la géologie  », expique la présidente de la Coopérative de solidarité du Géoparc de Percé, Cathy Poirier.

 

Unifier le site 

Afin de relier les différents géosites, la coopérative réalise depuis deux ans l’aménagement de sentiers pédestres ainsi que la sécurisation de pistes existantes et de cinq belvédères. À  terme, ces travaux permettront de fermer une boucle de 14 kilomètres destinée à la randonnée et de la relier à d’autres réseaux gaspésiens, notamment le sentier des Appalaches et le parc national Forillon.

 

Pièce maîtresse de ce nouveau circuit, une passerelle en porte-à-faux sera bâtie au courant de l’année au troisième belvédère, situé à mi-hauteur du mont Sainte-Anne. D’une longueur approximative de 25 mètres, la structure d’acier aura un plancher de bois et se terminera par un espace circulaire vitré, offrant une expérience de vide aux visiteurs. Le réaménagement du site est également prévu.

 

Au cœur du village, l’entrepreneur Marcel Charest et fils construit de plus, depuis le 10 novembre dernier, le pavillon d’accueil du géoparc. Les fondations ayant été complétées avant les fêtes, la structure d’acier a été amorcée en janvier. Conçu par Vachon et Roy Architectes ainsi que la firme de génie Stantec, le bâtiment accueillera ses premiers visiteurs en juin 2016. Les architectes paysagistes WSP participent également à l’élaboration du projet.

 

Bien que l’édifice ait comme fonction première l’interprétation des géosites, une attention particulière a été portée à son caractère récréatif. « On ne voulait pas faire une interprétation de type muséal, où l’on ne fait qu’entrer et voir le contenu scientifique », avance Cathy Poirier. Épaulé par la firme multimédia XYZ, le Géoparc de Percé offrira donc des projections 3D ainsi que des expériences sensorielles telles que du vent ou de nombreux jeux de lumière.

 

Des modules de jeux, conçus spécifiquement pour le site par les firmes Tessier Récréo-Parc et d’Arbre-en Arbre, seront aussi aménagés dans le pavillon d’accueil. S’adressant aux enfants ainsi qu’aux jeunes adolescents, ceux-ci seront composés de filets de cirque, installés à différents niveaux, et de balançoires.

 

Percé étant un milieu patrimonial du ministère de la Culture et des Communications, des stratégies en matière de développement durable y sont appliquées. Puisque ce concept s’inscrit aussi dans la philosophie des géoparcs, la Coopérative élaborera au cours de l’hiver un programme en la matière, afin d’assurer la conservation naturelle de ses géosites.

 

Profitant de la participation financière des gouvernements fédéraux et provinciaux, de même que de différents partenaires locaux comme la MRC du Rocher-Percé, le Géoparc a également été chargé de la gestion du terrain de camping vendu par la SÉPAQ à la Ville de Percé en 2013. Si aucuns travaux n’y sont prévus cette année, une nouvelle phase de développement pourrait y être réalisée dans le futur, afin de poursuivre le renouveau.

 

« Ce que l’on souhaite, espère Cathy Poirier, c’est que ça crée un engrenage où des promoteurs extérieurs ont envie de venir investir à Percé, pour que cette nouvelle phase se développe dans la saison et dans l’année. »

 

Cet article est paru dans l’édition du jeudi 11 février 2015 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !