Aux prises avec un sol glaiseux, les organismes Milieu de vie TCC et Les immeubles H.S.F. misent sur une ossature légère de bois pour réaliser, dans la capitale provinciale, l’édifice abritant leurs projets d’habitation à vocation sociale.
Lancé en octobre dernier, le chantier prévoit l’aménagement de 30 logements de trois pièces et demie destinés à accueillir la Maison Martin-Matte - Pavillon Patrice-Villeneuve, dédiée à des personnes vivant avec un traumatisme crânien. Les trois étages supérieurs offriront pour leur part des appartements de trois, quatre ou cinq pièces et demie, occupés par des personnes seules ou des familles. Construit dans le cadre du programme AccèsLogis, le projet nécessite un investissement de 12,8 millions de dollars et devrait être livré en juillet 2016.
« Quand on a fait des tests de matériaux et de sols, très rapidement dans le projet, on a réalisé que la capacité de portance du terrain était plus limitée, explique Frédéric Chartier, chargé de projet chez SOSACO, le groupe de ressources techniques accompagnant les organismes dans l’aventure. Avec les ingénieurs en structure, la firme Axis, on a donc travaillé sur une façon d’optimiser le terrain tout en minimisant le poids du bâtiment. »
Si le bois, utilisé pour confectionner la structure et les murs préfabriqués, permettait d’apaiser les soucis entourant le poids de l’édifice, l’entrepreneur André Vézina, président de Constructions AVL, appréhendait un retrait du bois de l’ossature. « Des compressions se font au niveau des étages, sur les lisses et sablières, explique-t-il, ce qui fait qu’il peut y avoir une compression de plus ou moins un demi-pouce par étage. Dans notre façon de construire, on a intégré des lisses et des sablières en bois d’ingénierie, plus compact. La compression se fait sur ces éléments et non sur les montants verticaux. »
Afin de contrer la rétractabilité, le bois utilisé pour les murs et les plafonds aura de plus un taux d’humidité ne dépassant pas 15 %. Aussi, la légèreté de l’édifice le rendant vulnérable au mouvement causé par de forts vents, des tiges d’acier attachées à la structure viendront le stabiliser, des fondations jusqu’au dernier étage.
Dans un compromis entre poids et intimité, une attention particulière a aussi été apportée à l’insonorisation des planchers. « Les planchers sont en bois, avec un panneau insonorisant qui va être déposé sur les membranes, avance André Vézina. Il y a ensuite trois types de finis : du bois flottant, de la céramique et de la planchette de vinyle. »
Les propriétés particulières du sol ont aussi imposé une protection supplémentaire au moment de réaliser les assises de l’édifice. En effet, afin de maintenir la capacité de portance du sol pendant la construction de la dalle structurale et des murs du stationnement souterrain, une chape de béton a été aménagée dans les fondations. Dans la même veine, le bâtiment comptera deux ascenseurs à câbles sans local des machines (MRL), ce qui évitera de creuser des puits et protégera ainsi la nappe phréatique.
Si la proximité de la rue a forcé les concepteurs à protéger le rez-de-chaussée de chocs éventuels d’un revêtement de brique, la firme DAD Architectes a choisi des panneaux d’aluminium pour former l’enveloppe du bâtiment. Environ 75 % de celle-ci sera donc réalisée avec des matériaux nobles, l’aluminium, le bois et le verre, en respect des normes d’urbanisme de l’arrondissement de la Haute-Saint-Charles pour les édifices situés sur le boulevard de l’Ormière.
Cet article est paru dans l’édition du mardi 11 mars 2015 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !