Le CISSS de Chaudière-Appalaches s’est donné le défi audacieux de construire un pavillon d’enseignement de la médecine de quatre étages en à peine un an à Lévis. Ce donneur d’ouvrage est bien parti pour y arriver.
Depuis la mi-aout, les ouvriers s’activent à la construction du bâtiment de 4 000 mètres carrés adjacent à l’Hôtel-Dieu-de-Lévis, sur la rive sud de Québec. Si tout se déroule comme prévu, les travaux devraient se terminer en octobre 2022 et le pavillon construit par l’entreprise Dalcon accueillera ses premiers étudiants quelques semaines plus tard. Jusqu’à présent, les délais des différentes étapes du projet, même celles précédant la première levée de terre, ont été scrupuleusement respectés dans un contexte difficile de pandémie.
« Depuis le début du projet il a fallu être très rigoureux dans nos analyses et notre développement en plus de restreindre un peu nos ambitions. C’était tout un défi de respecter les échéanciers malgré la pandémie. Nous espérons qu’il n’y aura pas d’imprévus causés par la COVID-19 dans les prochains mois », raconte Guillaume Couillard, chef de service des services de planification et gestion de projets immobiliers du CISSS de Chaudière-Appalaches.
Le premier imprévu n’a toutefois pas été causé par la pandémie, mais bien par l’état du sol, explique Céline Cozic-Lapierre, architecte et conseillère en bâtiment au CISSS. « Nous étions sur le roc et il a fallu faire du cassage de roc pour venir bien s’ancrer dans le sol. » Après les travaux d’excavation, le coffrage et le remblai seront terminés en février prochain, alors que l’enveloppe et la finition seront effectuées quelques mois plus tard, à la mi-juillet.
De la théorie à la pratique
Conçu par le consortium Anne Carrier Architecte et Coarchitecture, ainsi que le bureau d’ingénieurs Tetra Tech, le nouveau pavillon d’enseignement vise d’abord à augmenter les admissions à la Faculté de médecine de l’Université Laval. Ce projet annoncé en 2019 a aussi comme but de susciter l’intérêt des étudiants pour la pratique en région. À terme, le pavillon pourra accueillir près de 90 étudiants.
Ce bâtiment, payé par Québec au cout de 27 millions de dollars, sera doté d’infrastructures modernes pour l’enseignement théorique et clinique. Il aura également l’avantage d’être annexé à un hôpital.
« Un étudiant qui suit un cours pourra se rendre sur une unité de soins ou au bloc opératoire pour voir comment les soins se donnent dans la vraie vie. Il va y avoir une réelle proximité entre l’enseignement et la pratique », s’enthousiasme Guillaume Couillard.
Les quatre étages se répartissent ainsi :
1- Au rez-de-chaussée, une aire de casiers, des vestiaires avec toilettes non genrées et une salle mécanique sont prévus.
2- Au deuxième étage, les étudiants retrouveront une aire de repas et une grande salle polyvalente où auront lieu différents événements, dont les remises des diplômes et l’accueil des étudiants, en début d’année. Il y aura également deux grandes salles de visioconférence dotées d’un écran géant afin que les étudiants puissent suivre les cours magistraux à distance.
3- Le troisième étage sera occupé par des salles de classe et une clinique de patients partenaires dans laquelle il y aura des salles de consultation de médecins afin d’effectuer des simulations cliniques.
4- Finalement, au quatrième étage, des bureaux pour employés de l’administration et les enseignants seront aménagés. Également, des salles de classe et de laboratoires en plus de quatre chambres de garde pour les médecins résidents seront construites.
Respecter le patrimoine
Les étages du bâtiment seront reliés au pavillon des Augustines de l’Hôtel-Dieu-de-Lévis grâce à trois passerelles vitrées de 13 mètres de longueur. « Ces passerelles sont importantes puisque nous ne voulions pas que le nouveau pavillon se colle directement sur l’hôpital. En effet, il s’agit d’un bâtiment patrimonial et nous désirions respecter son architecture et sa fenestration », explique Céline Cozic-Lapierre.
Ces passerelles offriront une vue magnifique sur le fleuve Saint-Laurent et sur le jardin des Augustines, un endroit où les étudiants et les enseignants pourront casser la croute et discuter.
Cet article est paru dans l’édition du 25 novembre 2021 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.