Pharmascience a entrepris d’agrandir son usine de fabrication, des travaux qui ont la particularité de se dérouler dans un environnement pharmaceutique où le contrôle de la poussière est primordial.
Les travaux d’agrandissement de l’usine de produits injectables de Pharmascience à Candiac vont bon train depuis la mobilisation des équipes en juin dernier. L’excavation, les fondations, le remblayage et l’érection de la structure du nouveau bâtiment de 26 000 pieds carrés ont été complétés. À la fin novembre, les ouvriers s’affairaient à fermer et étanchéifier la bâtisse afin de pouvoir la chauffer pour l’hiver et ainsi permettre aux équipes d’installer les systèmes électromécaniques. « C’est un petit peu la course contre la montre en ce moment pour fermer ça avant les grands froids », résume Maxime Lussier, directeur principal, transformation d’affaires et expansion pour l’entreprise pharmaceutique.
Cet agrandissement permettra de tripler la production de Pharmascience. À cela s’ajoute un volet de modernisation de l’usine existante : environ 7 600 des 18 000 pieds carrés seront mis aux normes, dont les installations de remplissage de fioles. Dans le cadre de ce projet, ce sont les normes en matière de pharmaceutique stérile qui ont guidé la conception. Les surfaces et finis architecturaux sont sélectionnés pour leur résistance à la croissance microbienne ; les systèmes de changement d’air sont quant à eux très spécialisés. Il fallait en outre trouver des entrepreneurs qui avaient déjà de l’expérience dans les systèmes propres, un défi en soi. Maxime Lussier évoque la difficulté de recruter de la main-d’œuvre, autant pour former l’équipe du projet que du côté des entrepreneurs. « Pour plusieurs disciplines, on n’a pas nécessairement eu l’embarras du choix en termes de sous-traitants qui étaient disponibles pour miser sur les lots », illustre-t-il, mentionnant au passage ne pas ressentir le ralentissement dans l’industrie de la construction dont il entend parfois parler.
Maintenir les opérations de production durant les travaux représente aussi un défi important. D’une part, qui dit construction dit génération de poussière. En plus de mesures de nettoyage supplémentaires, le suivi des particules dans l’air — une évaluation déjà en place dans toute entreprise pharmaceutique — doit être fait de façon plus serrée. « Jusqu’à maintenant, tout se passe très bien, mais on a mis en place un plan de mitigation assez détaillé, qui tient sur plusieurs pages, de suivi quotidien, hebdomadaire et mensuel pour s’assurer que la construction qui est juste à côté de l’usine en fonction n’a pas d’impact négatif sur la qualité des produits », explique le directeur du projet. En outre, les passages qui uniront le nouveau et l’ancien bâtiment ne seront percés et ouverts qu’à la toute fin du chantier, lorsque tout sera immaculé.
Une attention particulière a aussi été portée sur la résilience de l’usine face aux pannes électriques, qui pourraient forcer l’entreprise à jeter une partie des produits si les pannes survenaient à certaines étapes critiques de la fabrication. Des génératrices et un système de stabilisation de courant ont donc été prévus dans la conception.
Le projet de 120 M$ devrait être terminé en juin 2025, pour une mise en service au début de 2026. Entre les deux, quelques mois seront nécessaires pour préparer, valider et documenter les tests servant à confirmer que l’usine est bel et bien stérile et que la production peut reprendre.
- Architecte : NFOE Architecture
- Entrepreneur général : BTL Construction
- Ingénieur principal : Laporte
- Structure : SDK et associés
- Protection incendie : Quest Design & Consulting
Cet article est paru dans l’édition du 4 janvier 2024 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.