22 octobre 2015
Marie Gagnon

Le futur pont de Shannon, sur la rivière Jacques-Cartier, se démarquera par son design inédit. L’ouvrage à poutres d’acier et dalle de béton verra en effet ses rives habillées de lames d’acier ondulées de différentes largeurs. 

Ce choix architectural est motivé par la présence de l’ancien pont à structure métallique, qui sera conservé et en partie restauré dans quelques années.

 

« Dans la région de Québec, le Ministère réserve de plus en plus souvent un traitement architectural particulier aux nouvelles structures, relève Guillaume Paradis, coordonnateur des relations médias pour le ministère des Transports (MTQ). Dans le cas du pont de Shannon, les concepteurs ont misé sur un design rectiligne et épuré pour ne pas éclipser l’ancienne structure et mettre en valeur le site, qui est exceptionnel. »

 

Un pont signature

 

Il rappelle que le pont de Shannon, construit en 1879, a aujourd’hui atteint sa fin de vie utile. L’ancienne structure ferroviaire, qui a été adaptée à la circulation automobile dans les années 1920, ne compte par ailleurs qu’une seule voie. Les véhicules qui l’empruntent doivent par conséquent s’y engager en alternance. De plus, une restriction de charge limitée à 20 tonnes impose aux véhicules lourds un détour de 25 kilomètres.

 

Pour le MTQ, l’heure est donc venue d’offrir aux résidents de Shannon un nouvel ouvrage afin de relier les deux rives de la rivière Jacques-Cartier. Le nouveau pont long d’environ 200 mètres sera doté d’une structure conventionnelle à quatre poutres d’acier reposant sur deux piles en rivière. Il comptera deux voies de circulation de 3,3 mètres chacune avec accotements de 1,7 mètre.

 

« Il n’y aura pas de trottoir, car le pont patrimonial sera conservé, mais réservé à l’usage des piétons et des cyclistes, note Guillaume Paradis. Par contre, si jamais il y avait un problème avec l’ancienne structure, la conception du nouveau pont permettra éventuellement d’aménager un trottoir. En attendant, ce choix permet de réduire la facture globale. »

 

Il précise par ailleurs que le chantier, réalisé par Construction Polaris au coût de 9,4 millions $, sera exécuté en plusieurs étapes d’ici 2017. La première, qui s’est amorcée le 10 août et prendra fin en novembre prochain, consiste à mettre en place les éléments de fondation et la plateforme routière. Elle sera suivie au cours de l’hiver par le déplacement des services publics.

 

Par la suite, soit de février à l’été 2016, l’entrepreneur général s’attaquera à la construction du tablier et des approches. Ces dernières, d’une longueur de 400 mètres de part et d’autre de la structure, se grefferont au chemin Gosford, qui relie actuellement les deux rives. Une fois ces étapes accomplies, le nouveau pont sera ouvert à la circulation. Il ne restera, au printemps 2017, qu’à compléter les aménagements paysagers et à remettre en état les lieux.

 

Quant à l’ancienne structure ferroviaire, dont la valeur patrimoniale milite en faveur de sa conservation – le MTQ lui a accolé un score IPS de 100, soit l’indice le plus élevé de son échelle d’évaluation –, elle fera l’objet d’un contrat distinct. « En gros, la restauration consistera à remplacer certaines membrures Phoenix, à réparer le mortier des piles, à modifier les glissières et à repeindre les éléments d’acier, énumère le porte-parole du MTQ. Les plans et devis devraient être préparés l’an prochain, mais on n’a pas de calendrier précis pour l’instant. »

 

Rappelons en terminant que les professionnels de SNC et Cima+ ont réalisé les plans et devis du nouveau pont pour la somme de 1,2 million. Ils ont été secondés par un architecte du MTQ pour ce qui est du design. De son côté, le consortium formé des firmes WSP et Roche s’est vu confier la surveillance du chantier. Ces firmes toucheront un montant 1,6 million en contrepartie de leurs services.

 


Cet article est paru dans l’édition du mardi 22 septembre 2015 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !