Un ouvrage de rétention des eaux de 17 000 mètres cubes réduira le volume d’eaux usées rejetées dans le Saint-Laurent lors d’épisodes de débordement.
La construction de ce réservoir s’inscrit dans le cadre de la politique d’investissement de la Ville de Québec en matière d’assainissement des eaux usées. Cette politique vise à améliorer la qualité des cours d’eau, notamment pour stimuler l’accès aux berges et la pratique des activités aquatiques. Le projet s’arrime aussi avec la volonté de la Commission de la capitale nationale du Québec (CCNQ) de prolonger le parc linéaire le long du boulevard Champlain.
Le nouveau réservoir recevra les eaux excédentaires de quatre régulateurs existants. Les conduites existantes qui servaient de trop-plein évacuant vers le fleuve sont détournées afin d’acheminer l’eau au réservoir de rétention. La Ville compte ainsi réduire la fréquence des épisodes de débordement. La réduction de volumes attendue représente une diminution annuelle de 200 000 mètres carrés.
D’un volume de 17 000 mètres cubes, le bassin de rétention du Foulon sera assorti d’un poste de pompage, d’une nouvelle chambre de régulation et d’un bâtiment de service. Le projet inclut par ailleurs la réfection de quatre chambres de régulation existantes et la mise aux normes de chambres débimétriques, en plus de l’aménagement des conduites d’égout et d’aqueduc, de regards et d’un chemin d’accès sur un terrain situé le long du boulevard Champlain. Le contrat pour la réalisation de l’ouvrage a été accordé à Charles-Auguste Fortier inc. pour la somme de 18 547 097 dollars.
La construction comporte d’importants défis techniques, dont la gestion de 60 000 mètres carrés de déblais d’excavation. Afin de diminuer le camionnage et les entraves à la circulation, des efforts ont été déployés pour gérer les sols majoritairement sur le site des travaux. Une quantité de sols supplémentaire a été laissée temporairement sur place afin de le réutiliser dans le projet de la promenade Samuel de Champlain phase 3. En outre « les hautes marées ont causé bien des défis à l’entrepreneur pour le pompage de l’excavation. Des inondations sont survenues dans l’excavation à quelques reprises », indique Wendy Whittom, conseillère en communications à la Ville de Québec.
Pour empêcher qu’il ne soit soulevé par la nappe phréatique lorsque les conditions de sol seront revenues à la normale, le réservoir doit par ailleurs être ancré au roc au moyen d’une centaine d’ancrages. « En raison de la fissuration importante du roc, tous les ancrages ont dû être injectés avec un coulis cimentaire afin d’assurer leur efficacité alors que seulement huit injections étaient prévues à l’origine au devis », ajoute la porte-parole.
L’excavation du réservoir a été finalisée dès la mi-juillet et l’entrepreneur a par la suite procédé à l’installation des barres d’armature et du coffrage. Pour minimiser les délais, la coulée de béton pour les murs et la dalle de toit du réservoir fait l’objet d’un phasage minutieux. La mise en place des conduites et la construction de chambres supplémentaires se poursuivent parallèlement.
Une fois le bétonnage terminé, on procédera au remblai et à l’installation des équipements mécaniques du poste de pompage, la construction du bâtiment, la ventilation ainsi que l’instrumentation et le contrôle des équipements. La construction du réservoir devrait être complétée en décembre 2017. Les travaux se poursuivront toutefois avec la mise en place de la mécanique de procédés pour la nouvelle chambre de dérivation et la réfection des systèmes mécaniques dans les quatre chambres existantes entre janvier et juin 2018. La période s’échelonnant de juin à décembre 2018 sera consacrée au raccordement des ouvrages, à la programmation et aux essais de performance en vue d’une livraison en janvier 2019.
Cet article est paru dans l’édition du vendredi 29 septembre 2017 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.