Rimouski : grands projets en cours et futurs

19 mai 2022
Par Maude Ferland

Rimouski construit, se modernise et même, innove, à coups de centaines de millions de dollars. Et confirme par le fait même sa position de capitale régionale du Bas-Saint-Laurent.

« C’est très prometteur ! », constate Guy Caron, maire de Rimouski, au sujet du développement de la ville. En tout, ce sont des investissements en cours totalisant de 160 à 200 M$, tant de fonds privés que publics, qui bâtissent la localité de la rive sud de l’estuaire du Saint-Laurent. Pas mal, pour une ville de moins de 50 000 habitants. Mais qu’est-ce qui suscite cet intérêt pour Rimouski ?

 

Guy Caron, maire de Rimouski. Crédit : Ville de Rimouski – Iften Redjah

 

D’abord, une réputation de ville institutionnelle et, donc, de possibilités, qui y amènent de nouveaux résidents. Une réputation qui se consolide avec l’arrivée confirmée de non pas un, mais bien de deux nouveaux pavillons universitaires. L’un en médecine (Université Laval), dont le chantier s’active aux abords de l’Hôpital régional de Rimouski pour une ouverture prévue en n d’année; le pavillon d’enseignement préclinique d’une superficie de 3 265 mètres carrés représente un investissement de 26,9 M$. L’autre, un pavillon de médecine vétérinaire (UQAR conjointement avec l’Université de Montréal) qui pourrait être livré d’ici 2025. D’autres annonces restent à venir. Surtout reconnue comme un concentré d’institutions liées aux sciences maritimes, la ville élargit ainsi ses horizons.

 

Rimouski se positionne parmi d’autres villes de renom, telles Montréal, Québec et Sherbrooke, comme fief de haut savoir… mais aussi comme incubateur de projets novateurs pour l’éducation préscolaire et primaire. La ville a ainsi raflé, avec six autres villes québécoises, le projet d’implantation d’un LAB-École, disputé par plusieurs centres de services scolaires à la grandeur de la province – environ 40 projets ont été déposés – et dont les concours d’architecture ont suscité un engouement monstre. Mais pourquoi Rimouski, spécifiquement ? « Un critère important pour le LAB-École, c’était qu’il y ait différents environnements, différents styles de milieux afin que la formule puisse être testée à différents endroits », mentionne Dominique Laflamme, directrice générale de l’organisme, à propos de la sélection des milieux d’accueil pour le concept.

 

Dominique Laflamme, directrice générale du Lab-École. Crédit : André-Olivier Lyra

 

« L’idée, c’est d’avoir une fourchette qui pourrait représenter le plus possible le Québec. » Rimouski, précise-t-elle, représente bien le Bas-Saint-Laurent, en opposition aux grands centres urbains comme Québec ou les paysages montagnards tels qu’à Shefford, aussi villes hôtesses d’un LAB-École. L’architecture promet une volumétrie et des toits versants qui s’intégreront de manière harmonieuse aux dénivelés du site. La première pelletée de terre ce printemps préparera l’ouverture officielle de l’école prévue en 2024. Le LAB-École bonifiera le parc immobilier scolaire de sa ville hôte, après 40 années sans aucun développement. De quoi soutenir le développement résidentiel qui s’y accroit, à l’instar de nombreuses villes des régions.

 

La grande place

Le projet le plus important s’éloigne des dénivelés du site du futur LAB-École et des nouveaux quartiers et prendra place au cœur même de la ville : la Grande Place. Cet ancien centre commercial sera démoli au pro t d’un chantier qui remplacera le vétuste bâtiment du 80, rue Saint-Germain Est par 160 unités d’habitation, sur cinq étages. Groupe Sélection, le promoteur, injecte 60 M$ dans ce projet immobilier, qui inclura également une o re commerciale au rez-de-chaussée. Un projet similaire du Groupe Fari est en branle, rue des Flandres : un bâtiment en béton préfabriqué de 4 à 6 étages, comprenant 116 logements et 56 chambres, sera livré au terme d’un chantier de 14 mois. De quoi soulager la pénurie de logements que connait la ville, avoue le maire. « Il manque tout de même de logements sociaux; il est crucial pour Rimouski d’en bâtir », souligne-t-il. La Ville aurait dans la mire ce type de développement résidentiel, qui pourrait annoncer de futures constructions sur son territoire.

 

Plan d’action

Quelle est la contribution de la Ville au développement de son territoire ? Elle a adopté son Plan d’action 2022, qui annonce les constructions en soutien avec le développement de son territoire. La première phase de réaménagement du secteur de Rimouski-Est en fait partie. Globalement, il s’agit entre autres pour le projet urbain de Rimouski-Est de revitaliser l’ancienne municipalité annexée à Rimouski en 2002. Une « mise aux normes » généralisée touchant notamment la décontamination de nombreux terrains – d’anciens sites pétroliers – afin de relancer la zone industrielle, dont les infrastructures souterraines d’aqueduc et d’égout seraient également reconstruites. Le port ferait l’objet d’investissements majeurs, afin de consolider le rôle de technopole maritime de la ville. Un regain des investissements privés est, au final, espéré dans le secteur est de la localité, qui reflète encore aujourd’hui le déclin ayant suivi le retrait progressif des activités pétrolières.

 

Très prometteur, le développement de Rimouski, comme le constate avec justesse le maire. Ce concentré de chantiers dans la ville illustre non seulement le développement rapide de son cadre bâti, mais également des opportunités durables pour l’industrie de la construction qui contribuera à confirmer Rimouski comme capitale régionale.