Pour minimiser la baisse d’achalandage durant la reconstruction des infrastructures vétustes de la rue Saint-Denis, la Ville de Montréal aménagera une terrasse d’un kilomètre le long de l’artère commerciale.
Nommée La Grande Terrasse rouge, cette installation temporaire et modulable au gré des travaux se déploiera dès le mois d’août de la rue Roy à l’avenue du Mont-Royal, du côté est de la rue Saint-Denis. Inédit et festif, le concept pourrait être repris sur d’autres chantiers de la métropole.
La terrasse sera composée d’un ensemble de tables et de chaises qui permettront d’occuper l’espace avec flexibilité. Elle sera mise en valeur grâce à des banderoles qui flotteront au-dessus de la rue Saint-Denis. Cette signalétique festive sera appuyée par une murale et des inscriptions au pochoir sur les trottoirs pour situer les commerces. Des passerelles seront installées pour faciliter l’accès aux boutiques et restaurants et même les clôtures de chantier seront habillées de housses pour qu’elles soient le plus discrètes possible.
« Il s’agit d’un projet-pilote pour assurer la survie des commerçants, précise Jean Beaudoin, le patron d’Intégral Jean Beaudoin, la boîte qui signe le concept. On le sait, tout chantier est un moment de transformation. C’est encore plus vrai au cœur d’une métropole. La Ville veut donc faire de ce chantier un chantier exemplaire à tous les points de vue. C’est d’ailleurs la première fois que le Service des infrastructures travaille avec un designer, mais c’est aussi le premier projet d’aménagement à être inclus dans un appel d’offres public pour travaux d’infrastructures. »
Cet appel d’offres a d’ailleurs été remporté par Les Entreprises Michaudville. Entre les mois de septembre 2015 et novembre 2016, l’entrepreneur général de Mont-Saint-Hilaire aura pour mandat de reconstruire la conduite d’égout combiné datant de 1941 ainsi que la conduite d’eau secondaire installée en 1888 du côté est de la rue Saint-Denis. Du côté ouest, il devra non seulement remplacer la conduite secondaire mise en place en 1943 entre l’avenue Duluth et la rue Rachel, mais également la prolonger jusqu’à la rue Marie-Anne.
À mesure que les travaux progresseront, la chaussée sera entièrement reconstruite, tout comme les trottoirs, les bordures et les puits d’accès de la Commission des services électriques (CSEM). Dans la foulée, les fûts d’éclairage seront remplacés par des lampadaires à DEL (diodes électroluminescentes), les réseaux électriques seront mis aux normes et les fosses d’arbres agrandies. Un nouveau mobilier urbain – bancs, poubelles et supports pour vélos – fera également son apparition.
Histoire de limiter les désagréments aux riverains, le projet sera orchestré en quatre phases. Comme pour tout chantier, le contrat de l’entrepreneur prévoit des pénalités en cas de retard dans la réalisation des travaux. « Par contre, et ça aussi c’est une première pour la Ville, le contrat inclut une bonification de 3 500 $ par jour si l’entrepreneur devance l’échéancier, indique Philippe Sabourin, relationniste pour la Ville de Montréal. La bonification peut atteindre jusqu’à 100 000 $ pour l’ensemble du projet. »
Rappelons en terminant que les coûts du projet s’élèvent à 16,2 millions $, en incluant les taxes et autres incidences, soit environ 10 millions pour les infrastructures et 4 millions pour les mesures de mitigation, dont La Grande Terrasse rouge. Cette dépense est assumée à 83,66 % par la ville centre, à 14, 36 % par la CSEM et à 1,98 % par l’agglomération. Une partie des coûts est par ailleurs admissible à une subvention de 4,5 millions du programme Infrastructures Québec-Municipalités (PIQM).
Cet article est paru dans l’édition du jeudi 1 juillet 2015 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !