Une salle de spectacle grandiose pour Saint-Jérôme

15 avril 2016
Marie Gagnon

La construction de la future salle de spectacle de Saint-Jérôme a finalement débuté en octobre dernier. 

L’équipement culturel, qui comptera 866 sièges, sera situé au centre-ville, tout près de la place de la Gare, le long de la piste du P’tit train du Nord. Il deviendra ainsi le cœur du quartier des arts et du savoir, qui réunit déjà le cégep, l’université, le Vieux-Palais, la Tour de l’horloge et le Musée d’art contemporain.

 

Sa mise en œuvre nécessitera toutefois un suivi de tous les instants. Les délais sont courts – les travaux doivent être terminés en mars 2017 – et le design ne laisse place à aucune interprétation. Le bâtiment d’une valeur de globale de 21 millions de dollars est en effet qualifié de véritable vaisseau de bois et de verre par les concepteurs d’Atelier Tag et de Jodoin Lamarre Pratte, qui signent le concept.

 

« Le bâtiment est imposant en soi, souligne Gaétane Léveillé, la directrice générale de En Scène Rivière-du-Nord, l’organisme derrière le projet. Il fera environ 3 385 mètres carrés et comprendra une cage de scène de 20 mètres de haut. Sa façade principale sera époustouflante avec son architecture vitrée et son dais de bois monumental qui recouvre le parvis et se prolonge à l’intérieur. On dirait un origami de bois, c’est très audacieux. »

 

Elle précise que le bois a aussi été retenu pour ses qualités acoustiques. Il habillera en effet la majeure partie de la salle de spectacle. Celle-ci offrira par ailleurs différentes jauges afin d’accommoder divers publics, grâce à une répartition judicieuse des sièges entre le parterre, le balcon et la mezzanine. Par exemple, le parterre n’aura que 500 places, ce qui convient mieux aux ambiances plus intimistes. L’aménagement se complètera de bureaux sur deux niveaux, d’un foyer, d’une billetterie.

 

Gaétane Léveillé ajoute que l’usage du bois, matériau identitaire par excellence, faisait partie des exigences imposées aux concepteurs, tout comme les différentes stratégies visant à rehausser le rendement énergétique de l’ensemble. « Les besoins de chauffage et de refroidissement seront assurés par 16 puits géothermiques, signale-t-elle. La fenestration généreuse maximisera l’entrée de la lumière naturelle et des lampes à DEL réduiront la dépense d’énergie. »

 

Par ailleurs, comme le projet devait aussi bien s’ancrer dans le tissu urbain, les architectes se sont inspirés du cadre bâti pour élaborer leur concept, notamment en spécifiant un revêtement métallique ondulé qui rappelle le toit de tôle de la cathédrale. « On voulait une signalétique forte, mais qui s’intègre bien dans son environnement », note la gestionnaire.

 

Le chantier, qui s’est amorcé par des travaux d’excavation et de fonçage de pieux, accuse un léger retard par rapport à l’échéancier initial. Comme l’explique Gaétane Léveillé, une nappe phréatique plus haute que prévu a nécessité quelques modifications aux plans initiaux. Le projet avance tout de même à bon rythme. Fin janvier, l’entrepreneur Demathieu & Bard s’affairait à couler les fondations et les murs architecturaux de 4,5 mètres. L’assemblage de la structure d’acier suivra aussitôt.

 

On se souviendra que le chantier avait été précédé par la démolition des immeubles situés au coin des rues Godmer et de la Gare. La Ville s’était en effet engagée à donner le terrain de 10 245 mètres et à le livrer prêt à construire. Le projet bénéficie en outre d’une subvention de 14,6 millions de dollars, en provenance du ministère de la Culture.

 

Cet article est paru dans l’édition du mardi 15 mars 2015 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !