La Tour Shaughn s'intègre au patrimoine de Ville-Marie

19 mai 2017
Par Benoit Hudon

Le secteur du haut de la Falaise, dans l’arrondissement Ville-Marie à Montréal, propose divers types de bâtiments aux profils architecturaux distincts. En construction depuis février 2015, le projet aux unités locatives Tour Shaughn vient s’intégrer au cachet patrimonial de l’aire de protection de la maison Shaughnessy. C’est un investissement approximatif de 60 millions de dollars qui aura permis à la Tour de s’ériger progressivement.

Le Shaughn est présenté comme « le fond de scène » de la Maison Saint-Édouard, l’édifice ancestral qui jouxte le chantier. « L’établissement de stratégies de développement du site et de conservation des bâtiments existants passe par l’approche de l’écrin », explique François St-Hilaire, architecte chez MENKÈS SHOONER DAGENAIS LETOURNEUX Architectes. Les contraintes physiques et le respect patrimonial ont été considérés par l’approche stratégique mentionnée qui vient encadrer l’ancienne partie par la nouvelle, avec l’adoption d’une forme en L.

 

La superficie brute globale est de 30 100 mètres carrés, dont 8 700 mètres carrés se trouvent en dessous du sol. Quelques particularités agrémentent l’aspect extérieur. « La façade principale se compose d’un basilaire en mur-rideau et en mur-fenêtre sur deux étages. Cette grande surface vitrée, composée de verre clair et de panneaux tympans de verre sérigraphié, s’aligne avec la porte-cochère », rapporte l’architecte.

 

« Grâce à l’ajout de balcons filants enchâssés dans un volume de maçonnerie, l’édifice se dote d’une “lunette vers le fleuve”. Les balcons au coin sud-ouest ont quant à eux été retirés pour accentuer le découpage des deux volumes formant la tour », fait aussi savoir François St-Hilaire. Le Shaughn est visuellement fractionné en deux volumes, un plus terne et l’autre plus éclairé, ce qui met l’accent sur une silhouette élancée et verticale.

 

Une palette de matériaux est intégrée à l’ensemble du revêtement. Des briques d’argile manganèse aux velours d’Endicott Clay vont être utilisées pour imprégner les nuances séculaires de l’ancien bâtiment. Des panneaux d’aluminium de 3 mm aux teintes gris zinc s’incorporeront à la façade en mur-fenêtre du hall d’entrée. Les carreaux de la généreuse fenestration atteignent une hauteur 2,6 mètres. Le côté de la falaise comptera sur des verres acoustiques afin de répondre aux attentes de qualité de vie. Pour complémenter le tout, un soffite en aluminium avec perforations selon un motif original et rétroéclairé peaufinera l’enveloppe externe.

 

Le Shaughn va offrir 294 unités aux dimensions variant du studio au logement de deux chambres. Trois styles respectifs agrémentent l’intérieur, passant du design plus vieillot aux traits plus contemporains. Peu de détails sont donnés pour l’instant à propos des matériaux utilisés pour bâtir ces cachets, outre un plancher en bois Mirage prévu pour recouvrir quelques espaces. Les unités seront livrées avec les électroménagers en plus d’un système moderne de sécurité avec accès magnétique.

 

L’édifice existant, encadré par la forme en L, sera quant à lui converti en copropriétés et en espaces récréatifs privés dans l’ancienne chapelle (piscine et sauna, salles de jeux, salle d’entraînement, etc.). Une terrasse aménagée au faîte du Shaughn permettra un vaste espace commun, avec vue sur le Mont-Royal.

 

Terrasse de la Tour Shaugn - Photo de Menkès Shooner Dagenais Letourneux Architectes

 

Le projet de Devimco Immobilier est une collaboration entre le gérant de construction Corsim, WSP à la structure et Genimac à la conception mécanique et électrique. La firme Fahey apporte l’expertise en urbanisme et le design intérieur est attitré à la firme Gauvreau.

 

Cet article est paru dans l’édition du vendredi 5 mai 2017 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.