Travaux intensifs au stationnement du Complexe G

16 mai 2017
Par Léa Méthé Myrand

Le projet de 59 millions de dollars se poursuivra jusqu’à la fin 2018 sur la colline Parlementaire. La phase actuelle de la réfection des dalles de béton est toutefois la plus invasive pour les usagers.

Mieux connu sous le nom de Complexe G, l’édifice Marie-Guyart a été bâti entre 1967 et 1972 pour loger les activités de la fonction publique provinciale. La tour de 31 étages est la plus haute de la Capitale nationale et abrite notamment les bureaux du ministère de l’Éducation et de la Société d’habitation du Québec.

 

Le stationnement intérieur, qui compte 1 473 cases, est aménagé sur quatre niveaux. Des signes de dégradation y ont été découverts en 2008 lorsque des travaux ont été entrepris sur l’enveloppe extérieure. Une inspection avait révélé le mauvais état des dalles du stationnement : « Comme sur le pont Champlain, les dommages observés sont attribuables au sel de déglaçage. Le sel migre à l’intérieur du béton et cause la corrosion de l’acier d’armature », explique Éric Gagnon, directeur exécutif de projets à la Société québécoise des infrastructures.

 

En premier lieu, un programme de surveillance a été mis en place pour assurer la sécurité des usagers. Une étude réalisée par Simco l’année suivante révélait un état de dégradation avancé et recommandait la reconstruction complète de plus de la moitié des dalles. L’entreprise est colossale. Sur une superficie de plancher de 50 000 mètres carrés, environ 30 000 m2 seront rebâtis intégralement alors que 20 000 m2 seront conservés et réparés.

 

Le phasage des travaux est organisé par zone. Ainsi, on isole un secteur du stationnement et on exécute les travaux sur les quatre étages avant de passer au secteur suivant. « La stratégie est de faire des phases les plus circonscrites possible et d’installer des murs pleins pour créer des enceintes de travail étanches et sécurisées et éviter au maximum la coexistence des usagers et des entrepreneurs, dit Éric Gagnon.

 

Stationnement du complexe G - Photo de Google Street View

 

« Dans le développement du projet, la SQI a tenté de saisir les opportunités, ajoute-t-il. Nous avons développé un plan de circulation piétonnière pour améliorer la fluidité des déplacements, la convivialité et la sécurité. L’esthétique des entrées et des vestibules sera revue et le stationnement doté d’un système d’éclairage plus performant. » On installera en outre des salles de bains publiques près des entrées, pour accommoder notamment la clientèle touristique et celle des grands évènements.

 

Bien que la tour elle-même ne soit pas concernée par les travaux, des précautions doivent être prises pour limiter les vibrations lors de la démolition. « Il faut y aller délicatement pour ne pas affecter la structure, dit Éric Gagnon. La machinerie permise est de plus petite dimension et de moindre puissance. » Les travaux se poursuivent sur deux quarts de travail ; les plus bruyants ont lieu la nuit. Le principal défi technique consiste à gérer l’étaiement temporaire. « En temps normal, une structure est constituée d’éléments solidaires, ajoute-t-il. Dans ce cas-ci, il y a beaucoup d’éléments de soutien temporaires en acier à installer et retirer par la suite. »

 

La phase actuelle, la cinquième sur six, a débuté en janvier et se poursuivra pendant toute l’année. C’est l’épisode de travaux le plus invasif pour les usagers puisque les activités sont situées directement sous la tour principale et qu’elles exigent de condamner l’accès le plus court vers celle-ci. Le nombre de cases toujours disponibles est par ailleurs le plus limité depuis le début des travaux. L’entente avec Parc-Auto, qui gère le stationnement, consiste à conserver au minimum 500 cases accessibles sur les lieux. Le gestionnaire a cessé de délivrer des permis mensuels et redirige les usagers vers d’autres stationnements à proximité.

 

Les plans et devis ont été réalisés par EMS pour ce qui concerne la structure, WSP pour l’électromécanique et Atelier 21 pour les éléments d’architecture. L’exécution fait l’objet de trois contrats distincts. La phase 1 qui comprenait les interventions sur la portion la plus endommagée, près de l’accès le plus achalandé, a été confiée à Pomerleau. La phase 2, réalisée de 2013 à 2015, est l’oeuvre de Tro-Chaînes et les phases 3, 4, 5 et 6 ont été attribuées en bloc à Pomerleau.

 

Le coût total des travaux s’élève à 59 millions de dollars incluant les frais professionnels et la surveillance. La phase 6, qui durera toute l’année 2018, concerne le coin sud-est du stationnement, situé sous le basilaire. La livraison finale est prévue pour décembre de la même année.

 

Cet article est paru dans l’édition du mardi 2 mai 2017 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.