Le palais de justice de Rimouski, qui a survécu à deux incendies majeurs, l’un en 1897 et l’autre en 1950, s’apprête une nouvelle fois à renaître de ses cendres. Mais pas pour cause d’incendie.
Il s’agit cette fois de rénover et d’agrandir l’édifice de l’avenue de la Cathédrale, un projet dont la valeur est estimée à 66,5 millions de dollars. D’ici le printemps 2019, le bâtiment de 3 730 mètres carrés en gagnera 5 170 de plus, notamment grâce à l’ajout d’un étage.
« Ça fait déjà plusieurs années que la Société québécoise des infrastructures planche sur ce projet-là, indique Steve Anglehart, directeur exécutif de projet pour la SQI. Entre autres en raison de son volet patrimonial. Même si le bâtiment n’est pas classé comme tel par le gouvernement, ce volet est particulièrement important pour la Société rimouskoise du patrimoine. Il fait en plus partie du Site patrimonial du centre-ville de Rimouski. »
L’ensemble des interventions sera donc réalisé dans le respect de la valeur historique du bâtiment, dont les parties les plus anciennes ont été construites en 1859. Certains éléments de l’existant seront ainsi préservés et intégrés au nouveau bâtiment. C’est le cas notamment de la prison, désaffectée depuis le milieu des années 1990, qui se trouve à l’arrière du bâtiment.
« On va conserver une grande partie des murs est et ouest de la prison, mais on va enlever totalement les murs nord et sud, précise Steve Anglehart. Les murs préservés seront consolidés au moyen d’une structure d’acier. Par contre, les planchers existants seront démolis parce qu’ils n’ont pas la même élévation que ceux du palais de justice. »
Dans le même souci de préservation, la maçonnerie architecturale qui habillait jusquelà l’établissement sera mise en valeur dans le nouveau bâtiment. De nombreux sondages ont d’ailleurs été réalisés pour en évaluer l’état.
Certaines pierres seront légèrement modifiées afin de s’insérer parfaitement dans le nouveau parement. Une fois les pierres enlevées et numérotées, l’enveloppe sera démantelée pour être reconstruite selon les exigences du Code national de l’énergie pour les bâtiments.
À l’intérieur, d’importants travaux de réfection et de mise aux normes seront également effectués. Les planchers seront reconstruits et des équipements mécaniques à haut rendement seront installés. Le projet prévoit en outre la correction de certaines lacunes sur le plan fonctionnel. Les salles d’audience seront plus vastes et les corridors conformes aux normes actuelles. Des salles de consultation seront ajoutées et des locaux additionnels, destinés aux activités judiciaires et à l’archivage, seront aménagés au sous-sol.
Le chantier, réalisé en gérance de construction par Pomerleau, se déroule jusqu’ici sans anicroches. Il a été précédé par l’aménagement d’un palais de justice temporaire sur la rue Moreault. Cette première phase, qui a nécessité un investissement de 1,7 million de dollars, a été accomplie entre juin 2016 et avril 2017. Les travaux de réfection et d’agrandissement du palais de justice se sont enclenchés aussitôt. À la mi-août, le forage des puits de géothermie était complété et les activités d’excavation, de démolition et de maçonnerie étaient en cours.
Le porte-parole de la SQI précise par ailleurs que, à cette date, environ 75 % des pierres avaient été retirées et que les principaux lots de construction avaient été octroyés. Il ne restait à diffuser que les lots « fenestration du mur-rideau », « revêtement métallique », « ébénisterie et menuiserie de finition », « portes, cadres et quincaillerie » ainsi que « revêtement de plancher ».
Mentionnons en terminant que le projet, qui briguera la certification LEED, est réalisé à partir de plans et devis signés Les Architectes d’aujourd’hui. Les professionnels des firmes Norda Stelo (mécanique et électricité) et de Cima+ (civil et structure) ont participé à leur élaboration.
Cet article est paru dans l’édition du mardi 12 septembre 2017 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.