L’ancien presbytère du quartier Saint- Roch de Québec se verra transformé par un projet porté par la Coopérative d’habitation SOCIONOVE.
D’ici 2020, le bâtiment de quatre étages sera converti en habitation coopérative comportant onze unités en copropriété, dont trois 3½, quatre 4½, deux 5½ et deux 6½ .
Estimé à trois millions de dollars, le projet permettra de densifier ce secteur de la Ville de Québec. « En termes de valeur, c’est très important de développer des projets d’habitation dans des quartiers centraux. On espère ainsi y maintenir les ménages et les jeunes familles en plus d’encourager un effort de mixité », explique Nathalie Genois, directrice du développement pour le groupe de ressources techniques Sosaco.
La récupération du bâtiment ayant autrefois abrité le presbytère Saint-Roch permettra aussi au projet de s’inscrire dans une perspective de développement durable, celui-ci contribuant à préserver et à récupérer le patrimoine bâti. La Fabrique de la Paroisse de Saint-Roch avait d’ailleurs témoigné à l’époque le désir de léguer le bâtiment à la coopérative pour qu’elle puisse y développer des résidences communautaires.
Pour réaliser le projet, la coopérative SOCIONOVE devra effectuer le curetage complet du bâtiment existant. Une nouvelle plomberie y sera installée et l’occupation de l’espace sera repensée. Certains éléments architecturaux existants seront toutefois conservés, tels que les fenêtres de bois et le revêtement extérieur du bâtiment entièrement fait de pierre.
Le fait de recycler un bâtiment existant apporte cependant son lot de défis. « Le plus important concerne les imprévus que l’équipe risque de rencontrer. On essaie d’agir avec prudence en tentant d’avoir la connaissance la plus exacte du bâtiment, puisque la majorité des défi s se rapporte principalement au budget », estime madame Genois. Le respect du budget est effectivement d’une importance considérable dans la réalisation d’habitations coopératives, le coût de construction au pied carré étant capital dans la détermination du prix des habitations qui se veulent abordables.
Le projet s’inscrit d’ailleurs dans la continuité d’un tout nouveau modèle d’accès à la propriété développé par la Confédération québécoise des coopératives d’habitation (CQCH) afin d’assurer une accessibilité à long terme des habitations. Le projet-pilote est, quant à lui, établi en Estrie. « On voulait donner un accès à la propriété sous mode coopératif, mais le problème résidait dans notre incapacité de garantir que les logements seraient abordables au-delà du premier acheteur », explique Nathalie Genois. Pour ce faire, la CQCH a mis sur pied le Fonds Coop Accès Proprio (FCAP) qui financera à 25 % les coûts de réalisation dudit projet. L’organisme sans but lucratif demeurera ensuite propriétaire du fonds de terrain à perpétuité, assurant ainsi la stabilité du coût des logements.
La complétion des plans et devis, prévue en mai, permettra de fixer le prix de vente des unités d’habitation en copropriété. Ceux-ci seront effectués par les firmes d’ingénierie Gestion IMDM et le Groupe Conseil Méconair, ainsi que par CCM2 Architectes. L’appel d’offres aux entrepreneurs serait lancé au printemps 2019. Les travaux, qui auront une durée approximative de six mois, se dérouleront à partir de l’été, et ce, jusqu’à la fin de l’année 2019.
Plusieurs acheteurs potentiels ont déjà manifesté leur désir d’aménager dans le bâtiment, mais certaines places demeureraient disponibles. Le projet-pilote est, pour sa part, actuellement en processus de vente de ses unités. D’autres projets similaires prendraient forme prochainement en Estrie et en Outaouais.
Cet article est paru dans l’édition du 3 mai 2019 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.