Val-d’Or : le projet Kijaté accueille les autochtones

Le projet d’une valeur de 6,3 millions de dollars, en voie de sortir de terre sur la 7^e Rue, dans le quartier Paquinville à Val-d’Or, prévoit la construction de 24 logements à loyer modique pour des ménages autochtones à faible revenu.

« Il s’agit d’un projet hors normes, par sa nature, ses clientèles et ses partenaires, indique la directrice du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or (CAAVD), Édith Cloutier. Les autochtones ont de la difficulté à se loger en ville, à cause d’un taux d’inoccupation très faible, mais aussi en raison de la discrimination raciale dont ils font l’objet de la part des propriétaires immobiliers. On est allé jusqu’à déposer un avis à la Commission des droits de la personne pour faire avancer les choses. On a surmonté aussi d’autres obstacles pour répondre aux normes d’AccèsLogis. »

Le cadre et les normes de ce programme d’aide financière, qui favorise le regroupement des ressources publiques, communautaires et privées dans la réalisation de logements sociaux et communautaires, sont bien définis par la Société d’habitation du Québec (SHQ), qui le gère. « Les autochtones ont des familles nombreuses, parfois jusqu’à sept ou huit enfants, souligne Édith Cloutier. Mais les normes, en termes de superficie de logements, sont assez contraignantes avec AccèsLogis. On y est arrivé quand même. »

La solution retenue consiste en un bâtiment rectangulaire de 2 928 mètres carrés de trois niveaux hors sol, constitué d’une ossature de bois et reposant sur une dalle de béton. « Il n’a pas été nécessaire de pieuter, mais on a prescrit une fondation élargie, avec des semelles de deux à trois fois plus larges que la normale pour assurer une bonne assise au bâtiment », précise Martin Briault, chargé de projet pour le Groupe de ressources techniques (GRT) de l’Abitibi-Témiscamingue-Ungava.

Habillé d’un déclin de bois torréfié, le bâtiment sera coiffé d’une toiture à combles recouverte de bardeaux d’asphalte. Comme il s’agit d’une habitation communautaire réalisée dans le cadre d’AccèsLogis, il sera entièrement giclé et visera la certification Novoclimat – Grand bâtiment multilogement. Pour le reste, il s’agit d’une construction standard plutôt modeste, avec revêtement souple de linoléum et systèmes intérieurs en gypse.

Outre ses 24 logements subventionnés, le projet Kijaté, qui signifie « Plein soleil » en langue algonquine, abritera des espaces communs, dont une cuisine collective de style commercial, des bureaux de rencontre pour les intervenants sociaux ainsi qu’une grande salle communautaire employée à des fins sociales et, parfois, à des fins sanitaires, comme des campagnes de vaccination annuelles.

Toutefois, faute de budget, l’architecture ne traduira pas les origines ethniques de ses occupants. Celles-ci seront cependant marquées par une oeuvre d’art autochtone et par l’aménagement paysager du site de 4 341,9 mètres carrés, où la disposition en cercle des végétaux de même que le design sinueux des allées piétonnes évoqueront les racines algonquines des locataires. Des aires de jeux et de repos compléteront le tableau.

Le chantier, réalisé par l’entrepreneur Pépin Fortin construction, à partir de plans et devis signés Trame Architecture + Paysage, va bon train. Au début des vacances de la construction, le bâtiment était pratiquement fermé – il ne restait que les portes et les fenêtres à installer – et les travaux d’électricité étaient commencés. Les travaux de plomberie suivront en août. L’occupation provisoire est prévue pour novembre prochain.

Cet article est paru dans l’édition du vendredi 18 août 2017 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.