Bâtir le premier vélodrome intérieur du Québec et devenir le leader du cyclisme en Amérique du Nord, voilà les deux objectifs que s’était fixés le Centre national de cyclisme de Bromont (CNCB) en élaborant le projet du nouveau vélodrome.
Le chantier avance rondement dans la ville de la MRC de Brome-Missisquoi, en Estrie. Depuis mars dernier, Gératek, l’entrepreneur général du projet, a préparé le terrain puis coulé les fondations, atteignant déjà 30 pieds de hauteur. « On a utilisé des murs en coffrage isolant de la compagnie Nudura, œuvrant ici même, à Granby », mentionne Nicolas Legault, directeur général du CNCB. Les structures d’acier devraient faire leur entrée sous peu sur le site. Tandis qu’une équipe entreprendra la toiture, étape qui s’échelonnera jusqu’en septembre, une autre s’attardera à terminer la large fenestration du premier des quatre cadrans qui composeront le vélodrome. Ensuite, ce sera au tour de la dalle du deuxième étage d’intégrer la structure, ce qui permettra de monter les murs au niveau souhaité, soit 40 pieds. Viendront plus tard les poutres de bois lamellé-collé de 35 à 50 pieds fournies par l’entreprise Good Fellow, de Delson. L’anneau intérieur déposé sur le deuxième étage et formant le vélodrome comme tel sera en acier et fabriqué par Canam, une compagnie beauceronne. « C'est une structure ovale. L’aire centrale est ouverte et se trouve un étage plus bas », explique Nicolas Legault.
Sur place, l’actuel vélodrome, utilisé aux États-Unis lors des Jeux olympiques d’Atlanta, ne peut servir qu’un maximum de 70 jours par année. De plus, il n’a pu résister au passage du temps, notamment à cause des écarts de température propres au Québec. Plutôt que de le rénover, le CNCB a préféré le remplacer et construire, par la même occasion, un centre multisport. Pour ce faire, le donneur d’ouvrage s’est allié à ABCP Architecture, à EMS Ingénierie et à Bouthillette Parizeau pour le volet énergétique. « Ce sera un bâtiment 100 % électrique », précise Nicolas Legault. Il sera notamment doté d’une enveloppe thermique performante afin de pallier les écarts de température. « Une masse thermique importante dans les murs permet de tempérer le bâtiment », ajoute le directeur général.
Autant pour l’entretien des pistes que des vélos, pratiquer le cyclisme nécessite la consommation de grandes quantités d’eau. Voilà pourquoi l’eau de pluie sera récupérée. La toiture blanche participera à la réflexion solaire et l’utilisation du bois à l’intérieur du bâtiment permettra une économie en ce qui a trait au carbone. Une roue de récupération de chaleur s’intégrera aussi au vélodrome, tout comme un éclairage aux DEL. « Et sept petites thermopompes géreront la chaleur dans les lieux distincts du bâtiment », précise Nicolas Legault.
Le CNCB est ravi de voir les travaux progresser à cette vitesse, tout comme les cyclistes d’ailleurs. Souhaitant accueillir non seulement l’équipe provinciale de cyclisme ainsi que l’équipe nationale paralympique, le Vélodrome de Bromont sera ouvert aussi aux citoyens et aux touristes. « On a des initiations tous les samedis et régulièrement dans la semaine. De plus, la Municipalité mettra le gymnase à disposition des résidents ou des groupes corporatifs et y organisera des événements ou des petits spectacles », termine Nicolas Legault. En effet, un gymnase de 12 000 pieds carrés est prévu dans la construction du vélodrome, tout comme cinq autres plateaux sportifs : BMX, trampoline, marche, course, spinning et petite salle d’entrainement intérieure. Totalisant 100 000 pieds carrés, le bâtiment réalisé pour un cout d’environ 20 millions permettra au CNCB de poursuivre sa mission : participer au développement de tous les sports cyclistes.
Cet article est paru dans l’édition du 29 juillet 2021 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.