Malgré la pandémie qui a contrecarré les plans de départ, la compagnie Virentia est en voie de réussir son pari, celui d’implanter une nouvelle usine à Bécancour d’ici aout 2021. Y sera industrialisé son procédé carboneutre unique au monde.
En 2014, Virentia a mis au point une technologie lui permettant d’extraire les ingrédients de la luzerne, un aliment reconnu pour les bienfaits de ses propriétés. Cette compagnie du secteur agro-alimentaire fabrique trois produits : de la fibre pressée réservée à l’alimentation animale ainsi que du concentré de chloroplaste et des microfibres, qui entrent à titre de protéines dans la composition d’aliments destinés aux humains.
Capable de fractionner, de transformer et de créer 100 tonnes à l’heure de ces ingrédients à haute valeur ajoutée, Virentia a dû séparer le projet d’usine en deux phases. C’est donc la première, plus modeste, qui verra le jour à l’été 2021. « La pandémie a rendu le financement plus difficile, mais on commençait tout de même à manquer de produits. Cela nous a poussés vers un projet plus petit », explique Marc Couture, vice-président Ingénierie, actionnaire du projet et ingénieur de formation. L’équipe a opté pour une production de 10 tonnes à l’heure, soit 10 % de ce qui était initialement prévu.
Sur le côté sud du parc industriel de Bécancour, la construction de cette « mini-usine » de 40 m sur 48 m et mesurant 12 m de hauteur s’est amorcée en aout 2020, avec le déboisement et le drainage du site. S’en sont suivis, d’octobre à décembre, les travaux de fondations, d’infrastructures et d’alimentation en eau. Bécancour n’a pas été choisie au hasard. La municipalité était en lice avec d’autres villes d’Amérique du Nord. « Deux points majeurs l’ont mise en meilleure position. Premièrement, ses installations portuaires qui faciliteront l’export outremer aux États-Unis. Puis, la possibilité d’établir des partenariats avec les nombreux producteurs de luzerne locaux », précise Christopher Lainesse, directeur général de Virentia.
L’usine comporte des salles de mécanique, des salles de production, des bureaux et une cafétéria, et est dotée d’équipements tels que des presses et des systèmes de réfrigération, de centrifugation et d’ultrafiltration. « Du côté du bâtiment, il est fait d’une charpente d’acier avec un revêtement métallique extérieur et de fondations de béton coulé jusqu’au roc, soit à 1,8 m de profondeur en moyenne », spécifie Éric Beaudet, vice-président Construction et actionnaire du projet. ARCHIPOP et Un à Un forment le consortium d’architectes derrière les plans; gbi, PGA Experts, PLURITEC, SNC-Lavalin et VTEK apportent leur expertise en tant qu’ingénieurs-conseils; KF Construction agit comme entrepreneur général et TBC Constructions comme entrepreneur en électromécanique et instrumentation. La structure d’acier et le revêtement métallique ont été confiés à Constructions Proco.
Pour la suite des choses, le défi majeur de Virentia demeure le respect de son échéancier, car elle souhaite voir l’usine ouvrir ses portes le 1er aout et devenir pleinement fonctionnelle dès la fin septembre. « On a repris les travaux le 22 février par l’installation de la structure d’acier et de la charpente métallique, ça s’est terminé la semaine passée. On est en train de faire le revêtement métallique extérieur, et la toiture se fera la semaine prochaine », explique M. Beaudet. Un dernier enjeu se trouve dans la commande des équipements. « Avec la pandémie, on est quand même très serrés, mais on a travaillé très fort pour être capables d’avoir l’ensemble des livraisons voulues », ajoute-t-il.
Construite à un cout de 47 millions, la première phase prépare le terrain pour la seconde, prévue pour 2024 et se chiffrant à plus de 200 millions. « C’est un projet de grande envergure », termine M. Lainesse.
Cet article est paru dans l’édition du 13 mai 2021 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.