Développement de la main-d’oeuvre : bâtir sur la compétence

29 janvier 2014

Le développement de la main-d’oeuvre est un gage de réussite pour toute entreprise de construction. Comme le démontre Construction Citadelle.

Par Marie Gagnon

 

Investir dans la formation de ses travailleurs est un incontournable pour assurer la compétitivité de son entreprise. Il est en effet démontré que le développement des compétences de la main-d’oeuvre augmente la productivité et l’efficacité des travailleurs au chantier, tout en contribuant au maintien d’un climat de travail stimulant et axé sur l’innovation. Sans compter la réduction des accidents de travail et la fidélisation des travailleurs envers leur employeur.

 

Une formule gagnante, donc, et dont a su faire sienne Gilles Lemelin. Président de Construction Citadelle, il n’hésite pas à attribuer le succès de son entreprise à la qualité et aux compétences de sa main-d’oeuvre. Pour ce constructeur de Québec, qui a fait son nom principalement dans les secteurs institutionnel, commercial et multirésidentiel, tous les investissements doivent rapporter. Surtout en matière de formation, où ils sont consentis pour répondre aux besoins de son organisation et soutenir sa croissance.

 

Un survol rapide des résultats financiers de Construction Citadelle confirme le bien-fondé de cette orientation stratégique. L’entreprise, qui compte environ 80 salariés de la construction et 22 employés de bureau, a rapporté un volume d’affaires de 35,5 millions de dollars, une progression de 9 % par rapport à 2011.

 

Il faut dire qu’au sein de Construction Citadelle, on ne lésine pas sur le perfectionnement de la main-d’oeuvre. « Pour l’exercice financier qui s’achève, nos travailleurs auront profité d’environ 20 000 dollars d’activités financées par le Fonds de formation des salariés de l’industrie de la construction, qui est maintenant administré par la CCQ, souligne Gilles Lemelin. Au total, en incluant salariés et personnel administratif, c’est près de 50 000 dollars qui auront été investis dans des activités de perfectionnement cette année. »

 

Il ajoute qu’en tant que membre d’une mutuelle de prévention administrée par l’Association de la construction du Québec (ACQ), un effort particulier est accordé aux formations en santé et sécurité du travail. Son entreprise est en effet soumise au régime rétrospectif, le mode de tarification de la Commission de la santé et de la sécurité du travail qui reflète le mieux la performance d’une organisation en matière de SST. Et qui en récompense les efforts consentis en prévention par un taux de cotisation moindre.

 

« Une fois par année, notre responsable SST rencontre les hommes de chantiers, travailleurs et contremaîtres, pour évaluer leurs besoins de formation et monter un plan de formation global, précise Gilles Hamelin. Certaines formations, comme celles sur les harnais, sont données à l’interne par notre responsable. Les plus pointues, comme les cours sur les plateformes élévatrices, le travail en hauteur, les échafaudages ou les espaces clos, reviennent année après année et sont organisées avec l’ACQ. Souvent, on nous envoie un formateur et l’activité de perfectionnement se tient dans nos locaux. »

 

Le personnel administratif profite lui aussi de mises à niveau régulières de ses connaissances, notamment les estimateurs. Lorsqu’un fournisseur publie une nouvelle version de son logiciel d’estimation, une activité de perfectionnement est organisée à leur intention. Comme ces logiciels sont coûteux, ils doivent pouvoir en tirer le maximum pour en rentabiliser l’achat. Gilles Lemelin et son fils Luc, le vice-président et futur héritier de l’entreprise, retournent eux aussi régulièrement en classe pour parfaire leurs compétences, par exemple en gestion ou sur des questions plus complexes concernant la réglementation ou les exigences normatives.

 

Il va sans dire que la fréquence des activités de perfectionnement de Construction Citadelle suit son volume d’affaires. En 2009 et 2010, celui-ci a progressé en moyenne de 4,5 millions de dollars. Les années subséquentes, malgré le ralentissement du marché immobilier, la croissance de l’entreprise s’est poursuivie au rythme de 3 millions par année. En 2013, les recettes de l’entreprise devraient atteindre 45 millions, un bond de 21 % par rapport à 2012. Et pour 2014, des projets d’une valeur de quelque 15 millions de dollars sont déjà dans le collimateur.

 

Facteurs de réussite

Ce bon positionnement dans son marché, Construction Citadelle le doit à la détermination et à la volonté de son fondateur. En affaires depuis 40 ans, Gilles Lemelin a su se bâtir une solide réputation dans le milieu. Tantôt à titre d’entrepreneur général, en travaillant pour des clients tant privés que publics ; tantôt à titre de promoteur, en développant des projets comme Beauport-sur-le-Fleuve, un complexe qui prévoit la construction de 172 copropriétés. Sa troisième phase, présentement en cours de construction, comprendra 36 unités pour une valeur de 6,5 millions.

 

« Oui, on est toujours à l’affût du marché, mais on donne aussi un service hors pair, fait-il valoir. La preuve, on a des clients qui sont avec nous depuis 25 ans. Pour certains, on en est au troisième agrandissement de leur commerce. On en suit d’autres jusqu’à Montréal, Joliette, Sherbrooke et Rivière-du-Loup. Étendre notre rayon d’action, c’est une de nos stratégies pour maintenir notre croissance. »

 

Autre facteur qui a marqué la réussite de Construction Citadelle au fil des ans ? L’obtention de sa certification ISO 9000 en 2006. Ce système de gestion de la qualité permet à Gilles Lemelin d’assurer un suivi méthodique de ses chantiers et de leurs aspects administratifs. Il lui offre en plus les moyens d’exercer un contrôle rigoureux des coûts de projets et, de ce fait, d’éviter les dépassements budgétaires. Enfin, avant de soumissionner un projet, il procède à une analyse approfondie, histoire de s’assurer d’avoir les ressources matérielles et humaines nécessaires à sa réalisation.

 

Cependant, Gilles Lemelin déplore depuis quelques années une plus grande lenteur dans l’émission des permis de construction. « Avant, on obtenait un permis en deux ou trois semaines, indiquet- il. Aujourd’hui, ça peut prendre jusqu’à quatre mois. Aussi, il y a tellement de lois et de règlements à respecter, entre autres en ce qui concerne l’environnement et les sols contaminés, que ça devient parfois difficile à gérer. Il faut pratiquement avoir une personne à temps plein pour suivre ça. »

 

 

ENCADRER LES OPÉRATIONS

Avec le boum immobilier des dernières années et la progression continue de son volume d’affaires, Gilles Lemelin a récemment nommé Pierre Dubuc à la direction des opérations. À ce titre, ce dernier est responsable du contrôle des coûts de projet, du suivi des anomalies administratives et de l’encadrement des chargés de projet, en plus de l’embauche des salariés et la mise à niveau de leurs compétences.
« Jusqu’ici, c’était notre comptable qui veillait à ces aspects, précise le président de Citadelle. Mais avec la croissance qu’on connaît depuis quelques années, sa tâche était devenue trop lourde. Maintenant, les chargés de projet se rapportent à une seule personne et la gestion de nos opérations s’est beaucoup améliorée. »

 

SAVOIR S’ÉQUIPER

Pour Gilles Lemelin, l’acquisition d’un équipement de chantier performant est une bonne façon d’optimiser ses opérations. Ces dernières années, il dit avoir investi environ 50 000 dollars dans le petit outillage et quelque 500 000 dollars dans l’équipement plus lourd, dont une nouvelle nacelle au coût de 175 000 dollars.
« Ça nous évite de recourir à la location, mentionne le président de Construction Citadelle. Parce que quand on loue une machine pour 25 000 dollars, bien, ça nous coûte 25 000 dollars. Tandis qu’on peut rentabiliser l’achat de notre équipement en le louant à nos sous-traitants sur le chantier. On a aussi un atelier de mécanique pour faire l’entretien de l’équipement et des réparations lorsque c’est nécessaire. »