Optimiser l’utilisation de son équipement et en faire la meilleure utilisation possible

2 avril 2013

Acquérir de l’équipement de construction performant est une chose, exploiter son plein potentiel en est une autre. D’où l’importance pour un entrepreneur d’investir dans la formation de sa main-d’oeuvre.

Par Rénald Fortier

 

Dans une industrie hautement compétitive comme la construction, les entreprises n’ont d’autre choix que de miser sur de l’équipement performant pour tirer leur épingle du jeu. Mais encore faut-il que leurs travailleurs sachent en faire la meilleure utilisation possible. Non seulement pour en tirer un rendement optimal sur les chantiers, mais aussi en toute sécurité.

 

Olivier Desmeules, directeur des opérations chez Jean Leclerc Excavation, est bien placé pour en parler. C’est qu’après avoir acquis une planeuse à la fine pointe de la technologie, l’entreprise de Québec, qui oeuvre dans les travaux de génie civil et de voirie, n’a pas manqué d’affiner les compétences des travailleurs appelés à faire fonctionner ce nouvel équipement.

 

Olivier Desmeules

 

« Comme il s’agit d’une planeuse pourvue des dernières avancées électroniques, et donc plus évoluée que celles que nous possédions déjà, il nous est apparu nécessaire de former nos travailleurs pour qu’ils puissent l’utiliser du mieux possible. Parce qu’en bout de ligne, on y gagne sur les plans de la productivité et de la qualité d’exécution, de même que sur celui de la sécurité », dit-il.

 

Pour ce faire, l’entreprise a pu bénéficier d’un cours monté par la Commission de la construction du Québec (CCQ), et financé par le fonds dédié au perfectionnement des travailleurs de l’industrie. Ainsi, six travailleurs de Jean Leclerc Excavation, soit deux équipes, ont suivi une formation de 60 heures au Centre national de conduite d’engins de chantier, sur la rive sud de Québec.

 

« Nos travailleurs étaient bien contents, note Olivier Desmeules, parce qu’ils ont pu en outre mettre en pratique les connaissances théoriques qu’ils venaient d’acquérir en utilisant la nouvelle planeuse sur le site de l’école. C’est bon pour eux de rehausser ainsi leurs compétences et aussi pour l’entreprise. »

 

Ce n’est pas David Lebrun, chargé de projet chez Alluma- Systems à Laval, qui va le contredire. L’entreprise oeuvrant au premier chef dans les systèmes d’accès, a elle aussi eu recours aux activités de perfectionnement offertes par la CCQ. Dans ce cas, pour une douzaine de ses travailleurs s’activant au sein de sa division spécialisée dans la pulvérisation de surfaces au jet de sable, ou au jet d’eau, et la peinture industrielle (ponts, raffineries…).

 

David Lebrun

 

« L’objectif visé, dit-il, était de mettre de niveau les connaissances de nos travailleurs, de façon à ce que tous aient la même vision des équipements, tant en ce qui concerne leur entretien que leur utilisation. Car c’est bien beau d’avoir de l’équipement et de savoir s’en servir, mais si on ne sait pas comment l’entretenir, on n’est pas vraiment plus avancé. »

 

La formation de 120 heures donnée aux ouvriers d’Alluma- Systems, qui abordait en outre les aspects santé et sécurité, s’est déroulée en avril dernier au Centre de formation des métiers de l’acier, dans l’est de Montréal. Elle aura permis de marier les enseignements théorique et pratique, au plus grand bénéfice des travailleurs ayant à utiliser l’équipement spécialisé sur les chantiers.

 

Comme il y avait à l’école une structure de pont démantelée, ils ont notamment pu y faire du sablage et de la peinture sur des éléments d’acier tels ceux que l’on trouve sur les chantiers. Cela a donc permis aux travailleurs de tout de suite mettre en application leurs nouvelles connaissances. Pour David Lebrun, il ne fait pas de doute que cette activité ne peut que s’avérer profitable pour l’entreprise et ses travailleurs. « Je ne connais personne qui n’a pas appris quelque chose durant ce cours, un enseignement que l’on n’aurait pas eu le temps de faire sur les chantiers. Alors qu’on arrive en haute saison et qu’on a des travailleurs qui viennent d’un peu partout, vu qu’on réalise des contrats aux quatre coins du Québec, ça va nous assurer d’avoir des gens qui savent comment utiliser et entretenir nos équipements sur tous nos chantiers. »

 

« Au final, conclut-il, tout le monde est gagnant. L’entreprise, parce qu’elle est plus productive, le travailleur, parce qu’il est valorisé par l’acquisition de nouvelles compétences, et le client, parce qu’il bénéficie d’un travail de qualité toujours accrue. »

 

PROFITER DE LA FORMATION

L’entreprise de construction qui veut parfaire en continu les compétences de ses travailleurs peut communiquer avec son association patronale, qui accueillera son besoin et en saisira la Commission de la construction du Québec (CCQ). Ou encore elle peut frapper directement à la porte de la CCQ, par l’entremise de la ligne Info-perfectionnement (888 902-2222).
 
La CCQ va alors s’enquérir de ses besoins, monter le devis de formation, identifier le formateur, fournir les locaux et l’équipement, s’il y a lieu, et s’occuper du financement. Sans compter qu’elle effectuera un suivi après le cours pour s’assurer que le transfert du savoirfaire en milieu de travail se fait comme il se doit.
 
« L’entrepreneur qui se tourne vers le perfectionnement de ses travailleurs y gagne en productivité, en qualité, en matière de santé-sécurité et aussi sur le plan de la communication d’équipe, souligne Chantal Dubeau, directrice de la formation professionnelle à la CCQ. Il y a des gains immédiats, l’entrepreneur en voit la couleur tout de suite. »