Le grand bâtiment multilogement peut désormais briguer la certification Novoclimat 2.0. Avis aux promoteurs.
Par Marie Gagnon
La consommation d’énergie pèse lourd sur les ménages québécois, qui doivent à la fois acquitter des factures énergétiques élevées et assumer des coûts d’approvisionnement grandissants. Pour limiter cette consommation et en réduire les conséquences, tant économiques qu’environnementales, la façon la plus efficace et la moins coûteuse demeure la construction d’habitations plus performantes sur le plan énergétique.
C’est dans cet esprit que le Bureau de l’efficacité et de l’innovation énergétique (BEIE) a récemment procédé à la refonte de son programme Novoclimat. « Novoclimat 2.0 comporte maintenant deux volets, soit le petit bâtiment multilogement et le grand bâtiment multilogement, signale Louis-Philippe Thibault, conseiller en efficacité énergétique au BEIE. Les exigences du programme diffèrent cependant en fonction de la hauteur de l’édifice qui, jusquelà, était limitée à sept étages. »
Pour être certifié Novoclimat 2.0, le petit bâtiment multilogement, défini comme un édifice d’au plus trois étages et d’une superficie au sol d’un maximum de 600 mètres carrés, devra afficher une efficacité énergétique de 20 % supérieure aux nouvelles exigences contenues dans le chapitre 1 du Code de construction du Québec. Quant au grand bâtiment multilogement, de plus de trois étages et d’une aire au sol de plus de 600 mètres carrés, il devra satisfaire les exigences de base du Code en matière d’efficacité énergétique.
« Des analyses sont en cours pour rehausser ces valeurs, note Louis-Philippe Thibault. Mais pour l’instant, le promoteur qui désire faire certifier un grand bâtiment doit composer avec les règles de Novoclimat qui prévoient, outre l’isolation accrue de la toiture, des murs et de la fondation, une étanchéité d’un maximum de 1,5 changement d’air à l’heure. Il devra aussi respecter des seuils élevés en ce qui a trait au rendement énergétique des fenêtres et des équipements de chauffage, de ventilation et de climatisation. »
Il ajoute que la nouvelle mouture Novoclimat 2.0 inclut désormais des exigences en matière de développement durable. Ces exigences se présentent sous forme de critères au choix, comme le recours à des matériaux sains, recyclés ou de provenance locale, la gestion écologique des déchets au chantier, une conception favorisant le solaire passif, des bornes de recharge électrique ou, encore, la gestion efficace de l’eau. De plus, la biomasse forestière résiduelle figure dorénavant parmi les sources d’énergie admissibles.
En contrepartie des efforts consentis à l’efficacité énergétique et à l’empreinte écologique de sa construction, le promoteur d’un grand bâtiment multilogement pourra toucher une aide financière maximale de 2 925 dollars par logement, un montant jugé suffisant pour couvrir les surcoûts associés au programme. À condition, bien sûr, d’avoir réussi haut la main toutes les étapes de contrôle prévues par Novoclimat 2.0, notamment avant la coulée de la dalle et la fermeture de l’enveloppe.
- Inscription du projet et validation de son admissibilité et du respect des objectifs du programme
- Suivi de chantier par un conseiller évaluateur afin d’assurer sa conformité aux exigences du programme
- Homologation délivrée par le ministère des Ressources naturelles, une fois la conformité établie
- Versement de l’aide financière par le MRN
Cet article est tiré du Supplément thématique – Bâtiment 2013. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !
Ce sujet pique votre curiosité ? Lisez tous les articles du dossier BÂTIMENT 2013 :
- Cure de durabilité pour le Cégep de Sherbrooke
- Vers des bâtiments à haut rendement
- Construire un centre des loisirs autrement
- Convertir une vieille église en bâtiment durable
- Faire le plein d’économies d’énergie
- Une toiture unique en Amérique du Nord
- Nettoyer la maçonnerie sans agents chimiques
- Une ossature de bois sur 10 étages