Le rachat d’une entreprise peut être l’occasion de donner un nouveau souffle aux affaires. TGC en témoigne.
Prendre le contrôle d’une entreprise et la faire prospérer par la suite, voilà tout un défi pour les nouveaux propriétaires. Surtout dans un contexte économique peu favorable. Les objectifs de rendement devenant plus difficiles à concrétiser, mieux vaut posséder plus d’une corde à son arc si l’on veut rester dans la course. Parmi les voies qui s’offraient à eux, les dirigeants de TGC ont choisi celles de la rationalisation et de la restructuration afin de renouer avec la croissance.
À en juger par les chiffres, cette stratégie porte ses fruits. Après avoir enregistré des recettes de 22 millions de dollars en 2014, l’entreprise spécialisée en travaux de génie civil a vu ses revenus fondre de 6 millions l’année suivante. Plutôt que baisser les bras, les quatre nouveaux actionnaires ont choisi de retrousser leurs manches afin de donner un nouveau souffle à leurs affaires. Leurs efforts devraient bientôt être récompensés, TGC étant en voie d’atteindre son objectif de 16 millions pour 2016.
« En 2015, le contexte économique a changé, le marché aussi, note le président de TGC, David Tanguay. D’un côté, le nombre de joueurs dans notre domaine a augmenté, de l’autre, le volume de projets à soumissionner a diminué. Ce qui a fait en sorte qu’on n’a pas pu réaliser le même volume d’affaires qu’en 2014. C’est au cours de cette même année que l’on a complété le rachat de TGC. Notre nouvelle équipe de direction en place, on a entrepris de restructurer l’entreprise et de rationaliser ses activités. »
Optimiser les opérations
David Tanguay indique que ce remue-ménage est d’abord passé par la rationalisation. Lui et ses coactionnaires, Dany Roy, Mathieu Tanguay et Étienne Lacombe, ont en effet choisi de tirer le maximum des ressources disponibles pour assurer la rentabilité de leurs affaires. D’abord en optimisant le contrôle budgétaire, tant à l’étape de la soumission que de la gestion d’un projet. Par la suite en coupant dans l’effectif et l’équipement pour réduire les coûts structurels.
« Depuis sa fondation en 1972, TGC ne faisait que des travaux de génie civil, relate son président. Entre 2011 et 2014, l’entreprise s’est mise à louer sa machinerie et a investi autour de 3 millions dans l’achat d’une trentaine d’équipements. En 2015, nous avons décidé de faire le ménage dans la flotte et de vendre plusieurs équipements, mais nous restons toujours présents sur le marché de la location, avec ou sans opérateur. Deux nouvelles entités ont également été créées en 2012, Gest-Eau et Gravière de l’Estrie. Nous sommes maintenant bien positionnés sur le plan des services environnementaux, de la fourniture de matières premières et de l’alimentation temporaire en eau potable. »
Ces initiatives ont permis à TGC de consolider sa présence dans son marché, mais également de faire sa marque à l’extérieur de celui-ci. Cantonnée depuis ses débuts aux régions de l’Estrie, de l’Amiante et de la Beauce, l’entreprise a commencé à étendre son rayon d’affaires il y a une dizaine d’années. Elle est maintenant bien présente ailleurs dans la province, réalisant entre autres cette année des travaux de génie civil d’une valeur de 5 millions de dollars pour le compte de la municipalité de La Malbaie.
Toujours dans l’optique d’améliorer le taux d’efficacité de l’entreprise, les nouveaux dirigeants de TGC ont aussi entrepris de réorganiser leurs effectifs et de revoir leurs méthodes de travail. De nouveaux surintendants et contremaîtres ont été nommés et de nouvelles équipes formées. Dans la foulée, les contrôles administratifs et de chantier ont été resserrés, histoire d’assurer la rentabilité des projets et la qualité d’exécution des travaux, tout en évitant les reprises coûteuses.
S’adapter aux changements
« On doit aussi s’adapter aux réalités d’aujourd’hui, entre autres en matière de santé et de sécurité du travail, domaines dans lesquels la réglementation est toujours plus complexe, signale le président de TGC. Nous sommes membres de la mutuelle de l’ACQ Estrie, donc des conseillers en prévention visitent régulièrement nos chantiers et nous conseillent dans la gestion de la prévention. Il faut aussi apprendre à travailler avec de nouvelles procédures. De plus en plus de villes délèguent un consultant pour vérifier si les volets prévention, technique et administratif prévus au contrat sont respectés. »
Il reste que, pour David Tanguay, la baisse de régime enregistrée de 2014 à 2015 a été vue davantage comme une occasion à saisir plutôt qu’une menace insurmontable. « Le marché est très cyclique et depuis trois ou quatre ans, l’activité tournait au ralenti, rappelle-t-il. En revanche cette année, on voit qu’il y a plus de projets à soumissionner. Le renouvellement des programmes de subvention aux villes pour la réhabilitation de leurs infrastructures devrait aussi amener du travail au cours des deux prochaines années.
« D’un autre côté, cette période a été pour nous une phase de transition, ajoute-t-il. Maintenant qu’on a refait la base de l’entreprise à notre image, qu’on a revu nos procédures administratives et nos méthodes de travail, qu’on s’est assurés d’avoir les ressources humaines, financières et matérielles suffisantes pour réaliser nos contrats, on est confiants pour l’avenir. On estime que la croissance devrait être au rendez-vous pour les cinq prochaines années. Pour être francs, nous visons pour 2020 le chiffre d’affaires de 2014, soit 22 millions de dollars. »
Lorsqu’on possède une flotte d’équipements, et à plus forte raison lorsqu’on l’offre en location, mieux vaut se munir des bons outils pour en assurer une gestion aussi efficace que rigoureuse. C’est ce qui a poussé TGC à s’équiper du logiciel de gestion Focus pour maximiser le rendement de ses opérations. « En un seul clic, on sait quel employé travaille avec quel équipement et à quel endroit, souligne son président David Tanguay.
« On peut aussi gérer le temps d’utilisation au chantier et contrôler les réservoirs de carburant à chaque remplissage, précise-t-il. Ainsi on prévient le vol et on obtient un meilleur suivi des coûts de projet, plus rapidement. Sans compter le remboursement des taxes, qui se calcule automatiquement. Le système nous permet en outre de planifier adéquatement l’entretien des équipements et de préserver nos investissements. »
Au sein de TGC, la passation des pouvoirs s’est faite tout en douceur, entre 2006 et 2014. Le transfert s’est amorcé en 2006, lorsque le premier des trois actionnaires en place a racheté ses parts. C’est également à ce moment que David Tanguay et Dany Roy, aujourd’hui président et estimateur en chef de TGC, ont joint l’équipe de direction.
Puis, en 2011, Mathieu Tanguay et Étienne Lacombe ont rejoint l’actionnariat à titre de vice-présidents. L’un se concentre sur l’exécution au chantier, l’autre sur les aspects financiers et administratifs. La boucle a été bouclée à la fin décembre 2014 par le rachat des parts du président en place depuis 20 ans et jusque-là actionnaire majoritaire. « C’était important que la transition se fasse lentement pour conserver l’expertise de l’entreprise », conclut David Tanguay.
Cet article est tiré du Magazine – Les Leaders de la construction 2016. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !
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