Les risques et les intempéries s’invitent très souvent sur les chantiers de construction. Quelques équipements et solutions existent bien sûr pour les sécuriser et y réduire les risques d’imprévus. Du nombre s’ajoutent les solutions de thermobâchage, qui débarquent désormais en sol québécois.
Une entreprise de Saint-Honoré-de-Chicoutimi, qui jusque-là se spécialisait dans l’emballage industriel et commercial, se découvre depuis peu de nouveaux usages dans l’industrie de la construction. GoShrink a en effet adapté sa pellicule thermorétractable aux chantiers, où elle trouve aujourd’hui une foule d’applications.
C’est lors d’un séjour sur le Vieux-Continent que son président, Mathieu Roy, a eu l’idée d’appliquer la technologie GoShrink aux chantiers québécois. « En Europe, ce genre de pellicule est très répandu, observe-t-il. On l’utilise beaucoup dans les projets de ravalement de façade où elle enveloppe tout l’échafaudage, qui sert de structure pour le confinement. Les ouvriers travaillent donc à l’abri des intempéries et les passants sont protégés contre les projections et les chutes d’outils ou de matériaux. »
Les solutions proposées par l’entreprise sont constituées d’une pellicule de polyéthylène lisse et luisante, qui ressemble à celle des plafonds tendus et dont l’épaisseur et les dimensions varient en fonction des besoins. Par exemple, sur un chantier exposé à de forts vents, l’utilisation de toiles de moindre largeur, plus maniables et plus faciles à fusionner, mais d’une plus forte épaisseur, serait recommandée.
Étanchéité parfaite
Selon l’usage et la forme visés, les toiles sont d’abord soudées au moyen d’un fusil à chaleur de 300 000 BTU alimenté au propane. Une fois les toiles fusionnées, impossible de les dissocier par la suite. « On va chercher une étanchéité parfaite, commente le jeune entrepreneur. Une fois la forme établie, il ne reste qu’à appliquer de la chaleur sur la toile et elle se tend d’elle-même. »
Il ajoute que cette imperméabilité représente un avantage appréciable lorsque des travaux de désamiantage nécessitent d’isoler l’aire de travail et le vestiaire au moyen d’une enceinte étanche. Le fini extrêmement lisse de la pellicule, qui ne présente aucune porosité, empêche en outre les résidus toxiques d’y adhérer. Il suffit donc de laver à fond les parois de l’abri avant de le démanteler et d’envoyer les toiles au centre de tri pour qu’elles y soient recyclées.
Produit recyclable
Les toiles sont en effet entièrement recyclables et la matière plastique utilisée dans leur fabrication est prisée des recycleurs, indique Mathieu Roy. C’est d’ailleurs ce qui le motive à mettre sur pied son propre service de récupération. « Pour la plupart de nos clients, c’est un souci, parce que les toiles sont à usage unique, dit-il. Ce serait trop complexe de les réutiliser, même pour effectuer des travaux exactement pareils sur un autre chantier.
« D’ailleurs, une fois utilisées, les toiles prennent beaucoup plus de place que l’emballage d’origine, ça peut poser des problèmes d’entreposage, poursuit-il. Parfois, certains entrepreneurs s’en servent comme bâche pour protéger des matériaux ou se mettre à l’abri pour effectuer de petits travaux. De notre côté, on pense éventuellement créer un service de cueillette et rapatrier les toiles à notre entrepôt pour les compacter et, ensuite, les envoyer au recyclage. »
Protection sur mesure
Certaines pellicules offrent par ailleurs des protections particulières selon l’usage auquel elles se destinent. Pour l’emballage de pièces aéronautiques ou d’équipements électriques, GoShrink propose une pellicule enduite d’un inhibiteur de corrosion, qui protège efficacement les surfaces métalliques contre l’oxydation lors de leur transport ou de leur entreposage.
Au chantier, on préconise plutôt une pellicule intégrant un retardateur de flamme pour sécuriser les abris temporaires et les espaces confinés. Il est également possible de colorer les toiles ou d’y imprimer des images grand format. « On peut ajouter une couleur de finition au procédé de fabrication, mais c’est plutôt rare, on utilise surtout le blanc, note Mathieu Roy. Cependant, en Europe, on voit beaucoup d’impression sur toile. Pour des travaux d’enveloppe au Louvre, on verrait le bâtiment sur la pellicule, c’est moins choquant qu’une grande toile blanche. Au Québec, c’est moins en demande, mais c’est une possibilité. »
Quelle que soit l’option choisie, une fois les toiles chauffées et tendues, elles opposent aux éléments une résistance à toute épreuve. Elles ne risquent pas de se déchirer en battant au vent. La mise en oeuvre des solutions de GoShrink nécessite toutefois un certain doigté et aucune formation spécifique sur ce type d’assemblage n’est offerte au Québec à l’heure actuelle. C’est pourquoi l’entreprise offre un service clés en main aux clients qui n’ont ni le temps, ni les ressources pour les installer et les désinstaller.
Vision d’avenir
Même si l’entreprise concentre ses activités dans la métropole, elle offre tout de même ses produits et ses services à l’échelle de la province, par l’intermédiaire de ses unités mobiles. Elles ont notamment oeuvré pendant deux étés au déménagement du campement minier de Mont-Wright, près du lac Bloom. Mathieu Roy caresse par ailleurs l’ambition d’ouvrir d’autres succursales au Québec, voire en Ontario.
Mais le jeune entrepreneur préfère pour l’instant consolider ses volets distribution et installation. « On aime mieux prendre moins de contrats et faire un travail de qualité, commente-t-il. Parfois, les délais peuvent nous prendre par surprise; on préfère alors ne pas courir de risque. On forme aussi nous-mêmes nos gens; la formation est assez longue et ça demande un certain temps avant que nos travailleurs maitrisent bien le métier. On ne va pas mettre la charrue devant les boeufs. On y va une étape à la fois. »
Cet article est tiré du Supplément thématique – Équipement de chantier 2019. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !
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