L’aménagement d’un pavillon d’accueil et de nouvelles salles de commission parlementaire en souterrain permet de moderniser l’hôtel du Parlement, à Québec, sans altérer l’aspect du bâtiment en fonction depuis 1884.
Les travaux entrepris à l’hôtel du Parlement visent à rehausser la sécurité des occupants et des quelque 124 000 personnes qui visitent le bâtiment annuellement. « Les contrôles de sécurité seront dorénavant effectués dans un pavillon d'accueil détaché de l'hôtel du Parlement, indique Andrée-Anne Marsan, conseillère en communication à l’Assemblée nationale. Quant aux mesures de sécurité actuelles, elles seront bonifiées par l’ajout de technologies plus adaptées à la réalité d’aujourd’hui. De cette façon, s’il devait y avoir un incident, le parlement serait isolé. »
Ainsi, un pavillon d’accueil de 3 800 m2 équipé de systèmes de sécurité et dispositifs de contrôle plus performants sera aménagé sous le parterre avant de l’édifice. Le nouvel espace comprendra un centre de visiteurs, une salle multifonctionnelle destinée à l’accueil des groupes, une agora pour la tenue d’expositions et de conférences ainsi que deux nouvelles salles de commission parlementaire.
« Pour des raisons patrimoniales, il était essentiel que le nouveau pavillon n’altère en rien l’intégrité architecturale de l’hôtel du Parlement, reconnu comme monument historique national du Québec depuis 1985. Ainsi, les concepteurs ont développé un projet en souterrain qui assure le respect de l’œuvre d’Eugène-Étienne Taché, concepteur de l’hôtel du Parlement », dit Andrée-Anne Marsan.
Un deuxième agrandissement souterrain de 1 500 m2, situé sous la cour intérieure pose un défi particulier puisque l’accès à l’aire de travail est limité à une porte cochère difficilement accessible pour les camions.
Les travaux incluent par ailleurs la construction d’un tunnel reliant le nouvel accueil à la bibliothèque Pamphile-Le May, de l’autre côté du boulevard René-Lévesque, et la construction d’un bâtiment de service dans la cour intérieure. Tous les aménagements entrepris permettront en outre de faciliter l’accès et la circulation des personnes à mobilité réduite.
D’une durée de trois ans, les travaux se poursuivront jusqu’au printemps 2019. L’excavation et le remblayage auront lieu dans la cour intérieure d’avril à novembre 2016 et en façade de juin 2016 à mars 2017. Le dynamitage rendu nécessaire par le sol composé notamment de roc sera effectué en juin et juillet 2016, suivi du coffrage et du bétonnage entre août 2016 et avril 2017. L’aménagement du pavillon d’accueil doit débuter en 2017 et la livraison est prévue au printemps 2019.
Le Bureau de l’Assemblée nationale a autorisé les travaux en novembre 2015 et retenu les services de Pomerleau pour agir à titre de gérant de construction. « Le mode de gérance de construction a été privilégié afin d’assurer une meilleure gestion des coûts et des délais de construction, explique Andrée-Anne Marsan. Cette structure de gestion de projet permet plus de souplesse et d’efficacité en fonction de nos besoins. »
La conception architecturale a été confiée au consortium GLCRM et Provencher Roy, architectes. CIMA+ est responsable de l’ingénierie mécanique et électrique alors que WSP Canada est chargé du génie civil et structures. La sécurité technique est assurée par CSP Consultants en sécurité. En tout, 40 lots de construction sont soumis au processus d’appel d’offres public dont six ont été lancés à ce jour.
Le projet est élaboré en vue d’une certification environnementale du programme LEED-NC 2009. Le niveau visé reste à déterminer, mais on compte parmi les éléments de développement durable l’utilisation de la géothermie pour le chauffage et la climatisation du bâtiment d’accueil, la gestion des déchets de construction, l’emploi de matériaux à contenu recyclé et le contrôle des sources intérieures d’émissions de polluants.
Cet article est paru dans l’édition du vendredi 22 avril 2016 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous