Autoroute 35 : un prolongement comportant de nombreux défis

6 novembre 2020
Par Marie Gagnon

Bien que son tracé soit sans grandes surprises, le prolongement de l’autoroute de la Vallée-des-Forts (A35), entre Saint-Sébastien et Saint-Armand, n’en donnera pas moins du fil à retordre à ses artisans.

Ce nouveau tronçon de 8,9 kilomètres (km), dont les couts sont évalués à 222,9 millions de dollars, comporte en effet plusieurs structures en plus d’être jalonné de cours d’eau. La tâche est d’une telle ampleur que le ministère des Transports (MTQ) a préféré scinder cette nouvelle phase en deux lots.

 

On se souviendra que le prolongement de l’A35, dont le premier tronçon de 24,5 km, entre Saint-Jean-sur-Richelieu et la route 133 à Saint-Sébastien, a été mis en service à l’automne 2014, vise à compléter ce lien de près de 500 km entre Montréal et Boston. S’inscrivant dans sa continuité, la phase III comptera de ce fait deux voies dans chaque direction et sera composée d’une chaussée souple de 1,46 mètre (m) d’épaisseur recouverte de 242 millimètres de béton bitumineux.

 

« On est en zone agricole, le terrain est très plat avec une pente de 0,5 pour cent au maximum, indique Josée Cléroux, gérante de projet pour le MTQ. Un des grands défis du projet, c’est qu’il est réalisé en plaine inondable. Il faut donc construire plusieurs segments en remblai, mais aussi quelques portions en déblai pour équilibrer le profil. Également, comme à certains endroits les sols sont composés de silt argileux, donc sujets aux tassements, on doit travailler en préchargement, ce qui influe sur la séquence de construction. »

 

Autoroute 35 : un prolongement comportant de nombreux défis. Photo : MTQ

 

Elle ajoute que, bien que le projet ait reçu l’aval du BAPE en 2006, plusieurs restrictions se sont ajoutées aux recommandations initiales et qu’elles influencent à leur tour le calendrier des travaux. Par exemple, les travaux de drainage de surface ne peuvent être réalisés avant le 15 novembre, pour ne pas gêner les activités agricoles. Quant au déboisement, il ne peut être effectué qu’entre le 15 aout et le 1er mai afin de ne pas nuire à la reproduction des oiseaux.

 

« Il y a aussi beaucoup de ruisseaux sur le tracé, rappelle-t-elle. Mais les ponceaux ne peuvent être installés qu’en dehors des périodes de frai, soit entre le 1er aout et le 1er mars. Des barrières sont également prévues pour protéger la tortue molle à épines, une espèce menacée, et l’empêcher de venir pondre dans les aires de travaux. Et c’est sans compter les fouilles archéologiques en cours à l’emplacement du futur pont de la rivière aux Brochets et qui ont mis à jour quantités d’artefacts. »

 

Josée Cléroux signale par ailleurs que, depuis sept ou huit ans, la rivière aux Brochets est le théâtre d’importants embâcles lors de redoux hivernaux, embâcles qui amplifient le risque d’inondation. Pour contrer ce phénomène, le MTQ a étudié plusieurs scénarios avant d’en arriver à revoir la conception de l’ouvrage. Son ouverture hydraulique gagnera ainsi 156 m par rapport au design établi en 2006, passant ainsi de 222 m à 378 m.

 

Mis en chantier le 14 aout, le lot 1 consiste en la construction d’un segment autoroutier de 4,2 km et d’un pont d’étagement sur la route 202. Long de 55,5 m, cet ouvrage sera constitué de deux travées de 28,775 m chacune et fabriqué en béton précontraint par posttension. Le chantier, réalisé au cout de 30 millions de dollars, a été confié à la coentreprise Bricon et Construction Longer, qui doit le compléter pour l’automne 2021.

 

Quant à l’appel d’offres du lot 2, qui comporte le pont de la rivière aux Brochets, un échangeur et un carrefour giratoire, en plus d’une portion de chaussée de 4,7 km, sa publication est prévue pour le printemps prochain.

 

À CONSULTER

 

Cet article est paru dans l’édition du 20 octobre 2020 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.