26 juillet 2016
Marie Gagnon

Le square Viger regagnera bientôt ses lettres de noblesse. Dans le cadre des legs de son 375e anniversaire, la Ville de Montréal entend réaliser la première phase de la mise en valeur du square Viger. 

Évalués à 28,3 millions de dollars, les travaux prévoient le réaménagement des îlots Chénier et Daudelin, compris entre l’avenue Viger et les rues Berri, Guy-Frégault et Saint-Antoine, afin de favoriser leur réappropriation par les citoyens du secteur. Quant aux îlots Gnass et Théberge, ils seront réaménagés ultérieurement.

Optimisation de l’espace, végétalisation et gestion des eaux  

Comme l’indique Valérie De Gagné, relationniste à la Ville de Montréal, les principes d’aménagement reposent sur l’optimisation de l’espace, la végétalisation et la gestion des eaux de ruissellement, le déploiement longitudinal de la place sur l’emprise de l’autoroute Ville-Marie, des connexions à l’espace central et une combinaison des surfaces ainsi que l’aménagement d’un cadre charnière entre le square et la Ville.

 

Les nouveaux aménagements devront en outre faciliter l’accessibilité universelle et offrir des expériences exaltantes aux visiteurs, en plus de rehausser le caractère monumental de ce square hors normes.

 

Plus concrètement, il s’agit de réactualiser les aménagements actuels de manière créative et contemporaine, tout en corrigeant certains défauts fonctionnels, comme les murets et les clôtures, qui contribuent au cloisonnement actuel du square. Cette stratégie d’aménagement vise ainsi à revaloriser l’espace initialement imaginé par l’artiste Charles Daudelin, le concepteur de l’îlot nommé en son honneur, au début des années 1980.

 

« À l’époque, les artistes Daudelin, Théberge et Gnass avaient été mandatés pour aménager les espaces créés par le recouvrement de l’autoroute, rappelle Éric Saint-Pierre, architecte paysagiste et associé de Relief Design, l’agence qui a signé l’étude conceptuelle en collaboration avec l’Atelier Christian Thiffault. L’Agora, qui devait être un lieu rassembleur, n’a jamais attiré les visiteurs avec ses espaces bétonnés et cloisonnés. D’un autre côté, la Ville n’a pas pris en charge les différentes animations prévues au programme. Au final, l’espace n’a jamais décollé. »

 

Pour remédier à la situation et favoriser la réappropriation des lieux, les concepteurs ont proposé d’abolir les murets périphériques, afin de donner accès et visibilité au square à partir des rues adjacentes, et d’élaguer certaines structures de béton d’Agora.

 

Ils ont également suggéré le repositionnement de la fontaine monumentale Mastodo, dans un axe est-ouest, pour réunir les différents îlots et établir un dialogue avec une scène multifonctionnelle animée de jets d’eau et adossée à un écran multimédia. Ils ont en outre prévu la diminution des surfaces minérales et une canopée haute.

 

Les travaux, qui sont réalisés en deux temps, ont débuté plus tôt en mai. Le premier volet concerne la préparation du site et comprend la démolition de structures de béton, l’enlèvement de l’infrastructure municipale (électricité, éclairage, drainage) et le nivellement du site. Des travaux d’étanchéité au tunnel Ville-Marie, qui incluent la réfection de la membrane, figurent également au programme. Ces travaux sont réalisés par Ramcor Construction, sous la supervision des ingénieurs d’EXP.

 

Pendant ce temps, les concepteurs de NIP Paysage continueront l’élaboration des plans et devis en vue du réaménagement des lieux, qui doit s’amorcer au printemps 2017. À cet effet, un appel d’offres sera lancé au cours des prochains mois.


Cet article est paru dans l’édition du mardi 5 juillet 2016 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous