La reconstruction de l'école St-Gérard

Avec un budget amputé de 3,1 millions, les concepteurs de FSA Architecture ont été contraints de renoncer à certaines mesures durables, dont les exigences LEED Argent, pour satisfaire au programme qui prévoit 24 salles de classe.

« Le choix n’a pas été facile, commente le commissaire de Villeray–Petite-Patrie, Kenneth George. On a dû abandonner certaines mesures plus coûteuses, comme la géothermie et la toiture verte. Pour optimiser l’espace, on a aussi retiré l’atrium central et c’est dommage, car il aurait apporté beaucoup de vie à l’intérieur de l’édifice, en permettant la tenue d’expositions et de petits spectacles. Mais bon, la capacité d’accueil sera augmentée et l’école pourra dorénavant accueillir des élèves multihandicapés, puisqu’on a conservé l’ascenseur. »

Il rappelle que le projet fait suite à la démolition de l’école Saint-Gérard, construite en 1924 et fermée en 2012 pour cause de contamination par moisissures, après un dégât d’eau survenu deux ans plus tôt. Le concept architectural fait d’ailleurs un clin d’oeil à l’ancien édifice, notamment sur la façade de la rue Berri, qui reprendra une certaine rythmique de l’ancien bâtiment et intègrera de la maçonnerie récupérée lors de la démolition.

Toutefois, avec ses murs-rideaux, ses lignes épurées, ses panneaux de béton composite et ses accents vert lime, l’architecture du nouvel édifice sera définitivement en rupture avec l’ancienne école. Deux volumes habillés de panneaux de béton blancs, qui se projettent au-delà du volume principal, signalent le gymnase et les classes maternelles. La façade de ces dernières sera cependant animée d’une fresque patrimoniale retraçant l’histoire de l’école.

Érigée sur quatre niveaux, la nouvelle école de 5 454 mètres carrés occupera 30 % du site de 5 722 m². Le sous-sol hébergera le gymnase, les vestiaires ainsi que les salles électromécaniques. Le rez-de-chaussée abritera cinq maternelles, le service de garde et le secteur administratif, sans oublier un local polyvalent dont les espaces seront modulés, en fonction des activités, par des cloisons pliantes et pivotantes. Les deuxième et troisième étages accueilleront pour leur part 24 classes, la bibliothèque et d’autres locaux polyvalents.

Le bâtiment sera par ailleurs constitué d’une structure de béton à dalle plate et colonnes. Il sera coiffé d’un système conventionnel composé d’une membrane blanche, doublée d’un isolant et d’un pare-vapeur, sur une structure de béton en pente. Ce système affichera une résistance thermique minimale de R 5,28. La toiture de 1 644 m² accueillera en outre toutes les unités de ventilation. À l’intérieur, des matériaux durables et sans COV ni formaldéhyde ont été spécifiés.

Sur le plan éconergétique, l’édifice se distinguera entre autres par une enveloppe hautement efficace : le facteur RSI des murs est de 4,4 et celui des vitrages doubles à faible émissivité isolés à l’argon est de 0,24, soit des valeurs supérieures au code modèle.

Pour ajouter au confort, la fenestration sera percée de sections ouvrantes. À l’extérieur, des arbres à grand déploiement seront plantés pour reconstituer les alignements existants et de grands massifs d’arbustes encadreront la cour. Quelque 1 170 m2, soit 20 % du site, seront ainsi végétalisés. La construction, qui s’est mise en branle le 20 avril dernier, progresse à bon rythme. Mis à part l’excavation du roc, qui a nécessité quelques précautions en raison du métro en sous-sol, le chantier se déroule sans anicroches.

La nouvelle école doit être livrée à temps pour la rentrée 2017.

Cet article est paru dans l’édition du jeudi 2 mars 2017 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.