La Sépaq s’apprête en effet à donner le coup d’envoi à l’aménagement du parc d’Opémican, créé en 2013 afin de protéger un échantillon des Laurentides méridionales et de mettre en valeur le patrimoine industriel de la pointe Opémican.
À compter de 2018, un vaste territoire de l’Abitibi-Témiscamingue, situé entre les lacs Kipawa et Témiscamingue, sera graduellement converti en un parc national de 252,5 kilomètres carrés combinant hébergement, activités de plein air et interprétation patrimoniale.
Doté d’une enveloppe budgétaire globale de 36 millions de dollars, le projet comporte deux volets. Le premier concerne le site patrimonial du poste de relais pour le flottage du bois de la pointe Opémican, un des rares témoins de cette activité aujourd’hui disparue. Sept bâtiments s’y dressent encore, dont l’auberge Jodoin (1887), la maison du surintendant (1904) et l’atelier de forge et de mécanique (1868). Une somme de 10 millions servira à les restaurer et à les intégrer dans un circuit découverte.
« On ne peut pas dire pour l’instant s’ils seront tous restaurés et mis en valeur, prévient Élaine Ayotte, responsable des communications à la Sépaq. Certains sont peut-être trop mal en point pour être restaurés. D’autres, comme l’auberge, accueilleront peut-être de nouveaux des visiteurs, on ne le sait pas. Cela va dépendre des évaluations techniques. Le contrat pour services professionnels d’ingénierie et d’architecture est d’ailleurs en signature présentement. »
Également cet automne, un appel de propositions pour services professionnels a été lancé pour le second volet du projet, qui consiste à mettre en valeur le patrimoine naturel. Les travaux, auxquels un montant de 26 millions a été alloué, concernent la construction d’un réseau de sentiers et des unités d’hébergement, en plus d’un centre de services et d’un pavillon administratif. Encore là, impossible d’en connaître les détails, sinon qu’ils concernent deux zones, soit les secteurs Kipawa (108,59 km2) et Marsac (124,58 km2).
« Le projet sera divisé en trois grands chantiers : voirie, bâtiments neufs et bâtiments patrimoniaux, note le directeur général du futur parc, Dany Gareau. Et il présente des défis à plusieurs égards. Entre autres, la décontamination du site industriel, compte tenu de la réglementation et de la distance à parcourir pour disposer des sols, qui contiennent des hydrocarbures et des métaux lourds. »
« Restaurer et introduire de nouvelles fonctions dans des bâtiments patrimoniaux, ce ne sera pas chose facile non plus, ajoute-t-il. Il faut satisfaire aux normes en vigueur tout en respectant l’architecture du bâtiment. Sur le plan technique, cela demande aussi une expertise particulière. Il faudra entre autres recourir à des artisans spécialisés en menuiserie-charpenterie pour reproduire le même type de finitions. »
Il précise que des activités de déboisement sont en cours afin de construire la route de 1,8 kilomètre qui mènera à la pointe Opémican, où sont concentrés les contaminants. Elles ont été confiées à Construction Gilles Caya, Transport Clouâtre (machinerie) et Transport Christian Durand (matériaux granulaires), qui les exécutent à partir de plans et devis préparés par WSP.
Une fois la route d’accès complétée, la caractérisation des sols sera effectuée. Entretemps, les bâtiments historiques feront l’objet d’études techniques. Pour le reste, le chantier sera réalisé de 2017 à 2019. Une ouverture progressive est prévue à partir de 2018.
Cet article est paru dans l’édition du jeudi 9 janvier 2017 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.