Le secteur génie-voirie au Québec survolté jusqu’en 2015

27 novembre 2012

Le volume de travail est en voie d’atteindre un niveau encore inégalé dans le secteur génie civil et voirie.Et il devrait s’ymaintenir jusqu’à l’horizon 2015.

Par Benoit Poirier

 

Selon la Direction recherche et organisation de la Commission de la construction du Québec (CCQ), l’activité sur les chantiers de génie civil et de voirie atteindra un sommet cette année, effervescence qui devrait se maintenir au moins jusqu’en 2015. Le nombre d’heures travaillées cette année au Québec dans ce secteur devrait atteindre rien de moins que 37 millions. Du jamais vu depuis 1995, année lors de laquelle l’organisme a commencé à décliner les heures par secteurs.

 

Cette prévision correspond à une hausse de 5 % par rapport à 2011, alors que 35,3 millions d’heures ont été travaillées dans le génie civil et la voirie. Comparativement, 33,3 millions d’heures avaient été enregistrées en 2010 dans ce secteur, en hausse de 7,5 % par rapport à l’année précédente.

 

« Le secteur en sera, en 2012, à sa douzième année de hausse consécutive. Actuellement notre prévision à moyen terme indique une stabilité de l’activité à 37 millions jusqu’en 2015, mentionne Pauline Dupuis, économiste à la CCQ. L’activité de janvier et de février soutient ce niveau d’heures ; nous verrons au cours des prochains mois s’il y a lieu de modifier notre prévision. »

 

Pour l’ensemble de l’industrie, le volume de travail pourrait s’élever à 159 millions d’heures, dépassant le record de quelque 156 millions d’heures établi en 1975, à l’époque dorée de la construction du complexe hydroélectrique La Grande.

Un secteur vigoureux

Si les secteurs institutionnel et commercial contribuent les premiers à la performance de l’industrie québécoise de la construction, celui du génie civil et de la voirie, que la CCQ qualifie de « vigoureux », n’est certes pas en reste. La hausse de l’activité sur les chantiers s’y manifestera dans toutes les régions, à l’exception de celles de la Baie-James et de l’Outaouais, qui enregistreront une certaine baisse, entre autres raisons à cause de la finalisation du chantier Eastmain- 1-A–Sarcelle–Rupert.

 

À court terme, le Plan québécois des infrastructures continuera de stimuler les investissements requis pour la construction et la réfection de routes, comme les projets en cours des autoroutes 30 et 175, et d’infrastructures municipales. Par la suite, la mise en oeuvre des plans triennaux d’immobilisations des villes et municipalités, particulièrement les capitalisations liées au développement du transport en commun, de même que celles à venir pour la réalisation de projets de ponts et le déploiement du Plan Nord, permettront de maintenir la vitalité du secteur, soutient la CCQ.

 

Au nombre des projets qui doivent bientôt être mis en branle, on notera bien sûr ceux de la controversée réfection de la centrale nucléaire Gentilly-2, la finalisation de l’autoroute 85, la construction de la route 167, ainsi que l’échangeur Turcot et la reconfiguration du boulevard Pie-IX, à Montréal, projets qui, ensemble, requièrent à eux seuls une injection de quelque 6 milliards de dollars.

 

Chez Hydro-Québec, un nombre élevé d’interventions et de constructions sont prévues en ce qui a trait aux lignes électriques, en raison du raccordement, à terme, de parcs d’éoliennes, qui se multiplient à vitesse grand V, de plusieurs nouveaux postes électriques et du complexe hydroélectrique La Romaine. Autant de projet qui contribueront à amener beaucoup d’eau au moulin des entrepreneurs.

Besoins en main-d'oeuvre

Il va sans dire que cette effervescence économique requiert un apport accru en main-d’oeuvre. Beaucoup et de plus en plus. « En 2011, 41 000 salariés ont travaillé au moins une heure dans le secteur du génie civil et de la voirie, note Pauline Dupuis. On en prévoit entre 42 000 et 43 000 en 2012. »

 

Alors que l’ensemble de l’industrie de la construction a accueilli entre 11 000 et 16 000 nouveaux travailleurs annuellement, depuis 2002, les besoins seront d’au moins 14 000 travailleurs en moyenne par année d’ici 2014. Cette main-d’oeuvre est requise pour répondre aux brillantes perspectives de la construction au Québec et pour pallier le vieillissement des effectifs et leur haut taux de roulement.

 

Les besoins sont considérables, note-t-on, et ce, dans tous les métiers et occupations. Heureusement, on répond à l’appel. « Les centres de formation professionnelle ont des listes d’attente pour presque tous les métiers, indique Pauline Dupuis, et l’ouverture des bassins de main-d’oeuvre permet de s’ajuster aux besoins par métier et par région. »