La vision de la nouvelle mairesse de Montréal, Valérie Plante, semble s’accorder avec les nombreux projets de construction qui fourmillent aux quatre coins de sa ville.
Les milieux de vie, l’innovation, la mobilité et la revitalisation du centre-ville sont tous des axes de développement autour desquels elle a tenu son discours à l’occasion du dernier Forum stratégique sur les grands projets, mais également ceux sur lesquels le Montréal métropolitain met le cap.
Le président et chef de la direction de la chambre de commerce de cette région, Michel Leblanc, n’a pas manqué de rappeler le contexte dans lequel l’évènement est né il y a une douzaine d’années, en revenant sur le « cynisme » qui régnait alors sur Montréal et le sentiment qu’il ne s’y passait rien sur le plan de la construction. À voir les annonces et les projets d’envergure défiler au courant de l’avant-midi du 23 mars dernier, force était d’admettre que le constat se voulait différent.
Bonne nouvelle pour le Technopôle Angus
L’annonce d’une subvention de 20,5 millions destinée au projet du Technopôle Angus a donné le ton. Celle-ci permettra à l’écoquartier de se doter d’infrastructures vertes auxquelles il n’aurait pu aspirer sans cette aide. Le vert est d’ailleurs la principale couleur sur laquelle planche la Société de développement Angus avec ce projet, elle qui vise une certification LEED Platine pour l’ensemble du site.
Son président, Christian Yaccarini, a profité de la tribune pour expliquer en détail le concept de la boucle énergétique qui caractérisera le quartier. L’échange thermique entre les unités d’habitation et les locaux pour bureaux se traduira par la réduction de la consommation énergétique et de l’émission des gaz à effet de serre. Cela contribuera à faire du projet, dont la deuxième phase s’amorcera à l’automne avec la mise en chantier de 120 unités d’habitation et la construction de deux nouveaux bâtiments réservés à l’emploi, un véritable modèle écologique.
« Notre ambition était de devenir une référence mondiale en revitalisation urbaine – il s’agit quand même d’une ancienne friche industrielle qu’on redéveloppe. D’être dans le top 10 en termes de référence en développement durable et un exemple de prise en charge d’un terrain », explique M. Yaccarini.
De la verdure au centre-ville
L’ÉTS, de son côté, compte bien ajouter quelques couleurs au centre-ville. Le plan directeur du réaménagement de son campus, qui s’articulera autour de cinq points – mobilité durable, mobilier urbain, sécurité, verdissement et identité territoriale –, commence à prendre forme. Francine Verrier, directrice des relations avec les diplômés et la collectivité, ainsi que Jean Belzile, directeur du développement stratégique et des ressources, ont eux aussi profité de leur présence sur le podium pour faire une annonce. Soit celle de l’aménagement de deux parcs dans le quartier Griffintown, aux abords des deux entrées principales.
« C’est autour de ces espaces que nous définirons notre identité territoriale. Nous voulons créer un campus vivant et accueillant, ayant une identité forte », d’affirmer madame Verrier. L’ancien planétarium, au coeur de l’entrée est, verra son prestige d’autrefois renouvelé, alors que toute la thématique du premier parc lui sera dédiée. Les aménagements et les attractions y seront axés sur les technologies et la science. Le parc qui prendra forme à l’entrée ouest, sur une rue Murray transformée, embrassera une vocation plus urbaine et sera davantage propice à la détente.
Fêter 200 ans en grand
Toujours dans le domaine institutionnel, l’Université McGill pourrait s’offrir un très beau cadeau de fête à l’occasion de ses 200 ans, en 2021. Son vice-recteur à l’administration et aux finances, Yves Beauchamp, a révélé qu’une étude d’opportunité serait menée en collaboration avec le gouvernement pour déterminer la viabilité de la conversion de l’Hôpital Royal-Victoria en pavillon de recherche.
Le chantier du projet, dont la valeur se chiffrerait à 680 millions de dollars, s’étendrait sur une période de 57 mois et les premiers étudiants fouleraient les planchers du nouveau pavillon en 2026. Yves Beauchamp soutient que le tout profiterait grandement au paysage montréalais : « Ça apporterait une contribution durable à la préservation, mais aussi à la revalorisation d’un bâtiment patrimonial d’une valeur historique, architecturale et culturelle inestimable pour les Montréalais, et ça permettrait surtout de rétablir un lien entre le centre-ville et le mont Royal.»
Des tonnes de projets
Outre ces annonces flamboyantes, plusieurs projets ont été détaillés à l’occasion de ce douzième Forum stratégique. Du lot, le 628 Saint-Jacques, de Broccolini, dont la livraison est prévue pour le premier trimestre de l’année 2021. Ce dernier comptera 35 étages, sur lesquels seront aménagés 258 unités d’habitation. Également, celui d’hôtel et de résidences privées Four Seasons, évalué à deux milliards de dollars, qui serait entamé au cours des prochaines semaines.
Il était quasi impossible de tenir un tel évènement sans parler du Réseau express métropolitain. Virginie Cousineau, directrice des affaires publiques à la Caisse de dépôt et placement du Québec (Infra), et Daniel Arbour, associé principal chez la firme Lemay, ont présenté la vision du projet. Celui-ci tourne principalement autour d’un équilibre entre une signature prononcée et une intégration fluide aux différents milieux.
« En fait, ce qu’on veut, c’est que lorsqu’un usager entre dans le REM, il sait qu’il se trouve dans le REM. […] On souhaite que le réseau soit ancré dans les milieux, dans la trame urbaine, dans le cadre bâti, dans le paysage, qu’il s’harmonise. » Les installations seront adaptées à chacun des sept secteurs que traversera le tracé et seront pensées en fonction des trois idées maîtresses que sont le mouvement, la transparence et l’identité.
Cet article est paru dans l’édition du jeudi le 5 avril 2018 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.