Près de 200 millions d’heures de travail prévues en 2022

20 janvier 2022
Par Jean Garon

La construction a le vent dans les voiles en ce début des années 20. Après avoir fracassé un nouveau record d’activité en terminant l’année avec quelque 194,5 millions d’heures travaillées, l’industrie fourmillera comme jamais auparavant pour atteindre de nouveaux sommets en 2022.

À la faveur d’une excellente conjoncture économique où se sont multipliés les investissements dans les infrastructures et les bâtiments, tous les secteurs d’activité ont enregistré de fortes hausses de leur nombre d’heures travaillées. À commencer par le secteur résidentiel qui a été le plus fortement sollicité, avec une hausse de 27 %, suivi par les secteurs industriel, institutionnel et commercial avec des augmentations de 20 %, et le secteur génie civil et voirie qui ferme la marche avec une hausse de 16 %.

 

Les chantiers de génie civil qui ont particulièrement retenu l’attention l’an dernier sont le Réseau express métropolitain, le prolongement de la ligne bleue du métro, la réfection des tunnels Ville-Marie et Viger ainsi que la réfection du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, sans oublier l’annonce de l’agrandissement du port de Montréal. Dans le secteur industriel, plusieurs projets de mines ont vu le jour à travers le Québec ainsi que plusieurs usines de production (vaccins) et d’assemblage (véhicules électriques). Les secteurs institutionnel et commercial ne sont pas en reste avec le développement du projet Royalmount, la construction et l’agrandissement d’hôpitaux et d’écoles et la mise en chantier de plusieurs complexes immobiliers mixtes et commerciaux.

 

Nombre d'heures travaillées dans l'industrie (en millions d'heures). Source : CCQ

 

Pour 2022, la Commission de la construction du Québec (CCQ) anticipe d’autres hausses d’activité dans tous les secteurs de l’ordre de 4 à 9 %, à l’exception du résidentiel où elle chutera de 10 %. Les pronostics annoncent tout de même une croissance de 2 % de l’activité dans l’ensemble de l’industrie, pour totaliser environ 197,5 millions d’heures travaillées.

 

Le secteur génie civil et voirie sera en forte demande et pourrait connaitre sa meilleure année en trente ans avec 38,5 millions d’heures travaillées. Le secteur industriel poursuivra sur sa lancée malgré la pandémie pour atteindre les 12 millions d’heures. Le plus gros volume de travail est attendu dans les secteurs institutionnel et commercial, ceux-ci atteignant un nouveau record d’activité qui frôlera les 110 millions d’heures. Le secteur résidentiel, lui, ralentira quelque peu les nouvelles mises en chantier de logements (à 58 000 unités) après l’année exceptionnelle qu’il vient de connaitre, avec près de 70 000 nouveaux logements en chantier qui auront totalisé 42 millions d’heures d’ouvrage.

 

Nombre d'heures travaillées par secteur (en millions d'heures). Source : CCQ

 

Pour ce qui est des régions, la reprise importante de l’activité après le choc de la pandémie de la COVID-19 s’est manifestée partout en province en 2021, notamment sur la Côte-Nord qui a connu une hausse de 38 % après plusieurs années de recul en construction. Elle sera néanmoins la seule à connaitre un recul en 2022, soit une baisse de 17 %, et ce, malgré l’annonce de la mise en chantier du parc éolien Apuiat évaluée à 600 M$. À l’inverse, l’activité de la région de l’Abitibi-Témiscamingue croitra de 17 % grâce, notamment, à la construction d’une mine souterraine (projet Odyssey) et de la ligne hydroélectrique Quévillon-Abitibi-Ouest. La région de Québec pourra compter pour sa part sur plusieurs projets liés aux transports, entre autres la poursuite de l’élargissement de l’autoroute Henri-IV et la construction du nouveau réseau de transport en commun (tramway). Le grand Montréal ne chômera pas non plus, surtout dans le domaine des bâtiments institutionnels et commerciaux qui impliqueront des milliards de dollars d’investissements privés et tout autant d’investissements publics prévus dans le cadre du Plan québécois des infrastructures.

 

Soulignons, en terminant, que malgré le vieillissement des travailleurs et les pénuries de main-d’œuvre décriées un peu partout, l’industrie de la construction s’en est sortie assez bien en 2021 avec plus de 180 000 salariés sur les chantiers et en intégrant quelque 20 000 nouveaux travailleurs. Il y a sans doute là le résultat de la mise en application des mesures de la CCQ pour augmenter la disponibilité de la main-d’œuvre sur les chantiers, notamment celles favorisant l’embauche d’un plus grand nombre d’apprentis et celles pour soutenir l’inclusion des groupes sous-représentés dans la main-d’œuvre, tels que les femmes, les personnes immigrées et les autochtones.

Cet article est paru dans l’édition du 13 janvier 2022 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.