Prolongement de la ligne de métro et du REM de l’Est, construction de centres commerciaux et de quartiers résidentiels : les projets se multiplient dans l’est de Montréal, dont le vaste territoire regorge de possibilités de développement.
« Au cours des prochaines années, il va y avoir des leviers exceptionnels sur lesquels on peut bâtir pour faire du développement commercial, industriel et d’habitation. La revitalisation de l’est est commencée et c’est maintenant qu’il faut commencer à investir », s’est exclamée le président-directeur général de la Chambre de commerce de commerce de l’Est de Montréal, Jean-Denis Charest, devant des promoteurs, des entrepreneurs et des décideurs réunis au Club de golf métropolitain Anjou, en avril.
Toutefois, cette revitalisation prend forme au moment où les couts de la construction et les taux d’intérêt sont élevés et le manque de main-d’œuvre est criant. « Nous avons le vent dans la face », concède Jean-Denis Charest.
Ce contexte n’empêchera toutefois pas plusieurs projets importants de se mettre en branle dans les prochains mois ou les prochaines années dans l’est, à commencer par le prolongement de la ligne bleue, dont l’excavation débutera l’an prochain. Ce projet qui comptera cinq stations de métro aura un impact significatif dans la vie des Montréalais, estime le président du conseil d’administration de la STM, Éric Alain Caldwell.
« Ce prolongement sera un vecteur de transformation aussi grand que l’a été la construction du métro à Montréal il y a plus de 40 ans. Nous sommes très motivés et ambitieux », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, le prolongement du REM de l’Est devrait accélérer le développement du territoire qui verra apparaitre dans les prochaines années des centres commerciaux et des logements sociaux. Parmi les constructions à venir, les sites de l’ancienne Maison de Radio-Canada et de l’ancienne brasserie Molson seront convertis en projet multiusage.
Un énorme potentiel
De son côté, le secteur Pointe-de-l’Île devrait connaitre un important essor dans les prochaines années. « Ce territoire de 54 millions de pieds carrés représente le plus grand potentiel de développement non seulement au Québec, mais au pays », avance la mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointes-aux-Trembles, Caroline Bourgeois.
Sur ce grand territoire, plusieurs terrains inutilisés sont abandonnés depuis plus de 20, 30 ou même 40 ans. « Ça doit cesser! On doit absolument revitaliser ce secteur. C’est une priorité pour moi », lance la mairesse de Montréal-Est, Anne St-Laurent.
Dans les prochaines années, sa ville prévoit miser sur les technologies vertes, la mobilité durable et les infrastructures adaptées aux changements climatiques, selon le document Montréal-Est : vision 2050, présenté en février dernier.
« Nous avons 23 millions de pieds carrés à développer, ce qui représente 400 terrains de football. C’est énorme », souligne la mairesse.
Des annonces seront effectuées prochainement concernant le développement de l’est de Montréal qui couvre le territoire d’Anjou, Saint-Léonard, Montréal-Nord, Rivière-des-Prairies, Pointe-aux-Trembles et Montréal-Est.
« L’argent est sur la table »
La mairesse Bourgeois a néanmoins révélé qu’un pôle de mobilité composé d’entreprises innovantes, notamment dans le domaine de l’électrification des transports et du transport de marchandises, est prévu.
De plus, un autre secteur accueillera des entreprises en bioalimentaire, en agriculture urbaine et en économie circulaire. Finalement, un pôle emploi sera orienté vers les technologies propres et les jeunes pousses.
« Nous avons réuni des gens qui sont capables de faire débloquer les fonds, les gouvernements sont alignés, l’argent est sur la table. Il faut maintenant trouver le bon chemin pour procéder parce que cette opportunité ne se reproduira pas de sitôt », affirme avec enthousiasme Caroline Bourgeois.
Cet article est paru dans l’édition du 11 mai 2023 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.