17 août 2016
Marie Gagnon

Aménagée sur le stationnement Dalhousie, dans le Vieux-Port de Québec, la place des Canotiers proposera aux visiteurs une réappropriation de ce lieu historique en offrant le fleuve à la ville et la ville au fleuve. 

Le projet d’une valeur de 39 millions de dollars table ainsi sur deux composantes principales : la construction d’un stationnement étagé dans la portion nord du site et l’aménagement d’une place publique dans sa portion sud.

 

Comme l’indique la Société québécoise des infrastructures (SQI), son maître d’œuvre, la place des Canotiers constituera l’une des rares places publiques maritimes en Amérique du Nord. Le concept, qui porte la signature de Daoust Lestage et ABCP, s’articule en effet autour de zones de détente délimitées par des allées composées de dalles texturées et dont la course oblique incite à la découverte, en arrimant les quais à l’urbain.

 

Les endroits où se trouvaient les quais deviendront donc des espaces gazonnés, ceinturés de surfaces dures. Quelque 50 jeux d’eau y seront installés et 78 boîtiers rafraîchiront les visiteurs de leurs jets de brume. Le projet inclut également le réaménagement de la promenade des quais Riviera et 22, aux abords de la place et en bordure du fleuve, deux structures qui appartiennent respectivement à la Ville de Québec et au gouvernement fédéral.

 

Au nord de la place publique, un mur artéfact fera un clin d’œil au passé en s’inspirant des anciens quais de bois jusque-là enfouis. Ce mur encadrera un long parcours menant au dernier niveau du stationnement étagé, qui en comptera quatre au total, où un porte-à-faux de 11 mètres fera office de belvédère. Ce garage de 390 places sera équipé d’un ascenseur panoramique accessible de la rue Dalhousie.

 

Le chantier s’est d’ailleurs amorcé l’automne dernier par des activités préparatoires sur le site. Ces interventions ont été conduites sous supervision archéologique continue. « Des travaux d’excavation ont été réalisés en septembre 2015 et entre mars et mai derniers, indique Jean Naud, directeur général adjoint à la SQI. On n’a pas fait de grandes découvertes, on connaissait déjà l’existence des vieux quais grâce à des documents de l’époque. On a procédé à des relevés et pris des photos à des fins documentaires. »

 

Il rapporte par ailleurs que des forages, effectués avant le 15 septembre 2015, ont permis de déterminer la nature des sols et leur degré de contamination, un exercice nécessaire à l’estimation des travaux. « C’est un site de remplissage, les anciens quais étaient faits de remblai et de débris de toutes sortes, dit-il. Nos analyses ont permis de préciser l’envergure des travaux, dont le compactage dynamique de 17 250 mètres carrés de terrain sur un site qui en compte 24 700 en tout. »

 

Au final, 34 lots de construction et autant d’appels d’offres publics seront nécessaires pour réaliser le projet, dont la gérance a été confiée à Pomerleau. À la fin de juin, 16 contrats avaient été octroyés, pour une valeur équivalant à 75 % du budget, et 7 appels d’offres étaient en cours. Ces derniers concernent les systèmes intérieurs, la peinture, la structure composite en acier et bois du mur artéfact, la maçonnerie, les métaux ouvrés et l’éclairage. Onze nouveaux appels d’offres seront lancés sous peu pour compléter le projet, qui doit être livré le 31 mai 2017.

 

« Jusqu’ici, les travaux progressent bien et conformément à l’échéancier, commente Jean Naud. Le stationnement étagé commence d’ailleurs à prendre forme. Le premier niveau est complété et on monte actuellement le deuxième. Les délais sont serrés, mais on est confiant de respecter l’échéancier. »

 

Précisons en terminant que le projet bénéficie d’une subvention de 4 millions de dollars en provenance du fédéral et de 27 millions du provincial. La Ville de Québec complète le montage financier en y injectant 8 millions.


Cet article est paru dans l’édition du mardi 19 juillet 2016 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous